Article original : "Rövid időn belül a második nőgyilkosság történt Szolnokon". Site : Mérce. Auteur : Soma Ábrahám Kiss
A Szolnok, le corps d'une femme tuée a été découvert à son domicile dans la nuit du 13 novembre dernier. Selon les éléments rapportés par le site d'information 24.hu, son compagnon a été interpellé plus tard le même jour par les forces de police. Considéré comme l'auteur présumé du meurtre, l'homme de 22 ans a avoué les faits au cours de son interrogatoire.
L’homme a invoqué la "jalousie" comme mobile de son passage à l’acte. Il soupçonnait la victime, prénommée Andrea, d’entretenir une relation avec un collègue du restaurant McDonald’s où elle travaillait, ce qui, selon lui, l’aurait "autorisé" à tuer celle qu’il prétendait aimer. D’après le journal local Szolnok Hangja, les voisins ont remarqué des signes des sévices infligés par Gergő à Andrea, mais les ambulanciers dépêchés sur place n’ont pas réussi à sauver la jeune femme
Si l’homme a évoqué la jalousie pour expliquer son geste, les associations féministes rappellent régulièrement que ce motif est systématiquement avancé pour maquiller des crimes relevant avant tout des violences masculines. Comme les autres formes de violences faites aux femmes, le féminicide s’inscrit dans une logique de possession et de domination : l’homme considère la femme comme un bien qui lui appartient, sur lequel il estime avoir tous les droits - et qu’il peut, s’il ne la perçoit plus que comme un objet, détruire.
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La jalousie ne peut pas être un "mobile"
Celui qui aime ne maltraite ni ne tue : il accepte l’autre tel qu’il ou elle est. La jalousie ne saurait en aucun cas justifier la violence, et encore moins un meurtre.
Il n’en reste pas moins que - comme lors d’un féminicide survenu en juillet dernier, également à Szolnok - les autorités comme les médias continuent malheureusement de présenter la jalousie comme un mobile, tandis que les meurtriers eux-mêmes y font régulièrement référence, comme dans le cas présent. (À la suite du précédent féminicide à Szolnok, la police avait d’ailleurs rectifié sa communication.)
Il est également important de rappeler qu’il ne s’agit pas ici de la "personnalité déviante" d’un auteur isolé : la violence contre les femmes est structurellement inscrite dans le système. Le patriarcat légitime en effet le pouvoir que les hommes exercent sur les femmes, un pouvoir qui peut aller de la violence verbale jusqu’aux formes les plus extrêmes que sont les féminicides, en passant par de nombreuses autres violences - physiques, économiques, sexuelles, etc.
On peut aussi rappeler qu’une partie seulement des cas parvient à la connaissance du public. Mérce recense année par année les féminicides rendus publics [en Hongrie], et tient, en collaboration avec l’association PATENT, un compteur. Ces données ne couvrent cependant qu’une fraction de la réalité : selon les estimations, une femme est tuée chaque semaine en Hongrie. Comme pour les autres formes de violences faites aux femmes, les auteurs sont dans l’immense majorité des cas non pas des inconnus, mais des membres de la famille, des connaissances, ou des partenaires actuels ou anciens.
Comme chaque année, à partir du 25 novembre se tiendront les "16 jours d’action contre les violences faites aux femmes". L’événement d’ouverture sera la Marche des Témoins silencieuses, au cours de laquelle les participants rendent hommage aux victimes de violences masculines.