On sent qu'elle remonte à loin, la mobilisation de droite des médecins libéraux actuelle contre la moindre contrainte d'installation. Mais que dire encore des médecins du service public ?
Faisons un tout petit peu le point : la société paye les études des médecins et ensuite ils ont le droit de s'installer où ils veulent peu importe les déserts médicaux et les gens qui n'ont pas de soins de premier recours. Les médecins du public soit disant "de gauche" se sont récemment battus pour instaurer des ratios de soignants obligatoire qui entérineront encore davantage les fermetures de services dans le public, au plus grand bonheur des cliniques privées.
Les médecins libéraux, ces « victimes » qui triment et triment les pauvres mais jamais ne font entendre leur voix pour le service public ou aux côtés des paramédicaux en souffrance, seulement quand il s'agit de conserver leurs privilèges.
Bien sûr il y a des exceptions, mais que l’on entend trop peu.
Oui, le service public ce n'est pas considérer qu'on a fait de dures études dans un hôpital délabré certes, et qu’après on a bien mérité de s’en mettre plein de panse. C'est continuer d'y croire, à ce que tout le monde à le droit d'avoir des soins, et travailler en équipe pluridisciplinaire.
Aller dans le privé pour avoir de meilleures conditions de travail peut se comprendre, mais se battre avec les paramédicaux pour des meilleurs conditions de travail collectives dans le service public se comprend encore mieux.
Et surtout c'est politique. L'hôpital sans la ville, qu'est ce que c'est ? La ville sans l’hôpital qu’est ce que c’est ?
Des médecins de l'hôpital réclament eux des ratios de soignants minimum par service.
Peu importe à ceux-là si cela profite à la fermeture des services et au développement des cliniques privées.
Alors, il faut revenir à la lutte des classes : Les médecins pour la liberté d'installation ou qui soutiennent les ratios à l'hôpital public dans un contexte de baisse du budget pour la santé qu'est ce que c'est ?
Des bourgeois qui s'en fichent qu'une grande partie de la population meure ou souffre sans médecin de proximité, des bourgeois paternalistes qui ne voient que leurs intérêts d'avoir une équipe de soignants à leur service pour travailler, quand bien même le revers de la médaille est la fermeture de services.
Parce que non messieurs les médecins, les soignants ne reviendront pas dans les services car oui ils sont mal payés et oui ne voient plus de sens à leur travail. Ce n'est pas pour votre confort que travaillent les paramédicaux.
Les paramédicaux du service public savent qu'avec ou sans médecins, ils auront toujours à soigner les personnes à la rue, les précaires en besoin, avec des lits en moins.
Les paramédicaux savent que l’hôpital c’est 120 métiers pour le faire tourner.
Médecins, il est temps, s'il se peut,
de prendre la mesure que des gens meurent de votre bourgeoisie victimaire, égoïste et dépolitisée.
de reprendre l'histoire de la lutte des classes,
de reprendre l’histoire du droit à l'accès aux soins pour tous et toutes,
d’arrêter de croire que le modèle du médecin « paternaliste et bienveillant » fonctionne encore,
Et de revenir dans les luttes sociales avec les équipes et les patients.
Car bientôt, vous irez tous travailler dans le privé au service d'une petite partie élitiste de la population et vous aurez oublié l'essentiel du soin : les patients et l’équipe pluridisciplinaire. Et en plus vous soignerez moins bien.
La lutte pour la qualité des soins pour tous et toutes sera avec vous ou sans vous, mais avec vous ce serait mieux.
Une infirmière