Aux origines de Survie
En 1981, trois hommes aux parcours très différents, le Prix Nobel argentin Adolfo Perez Esquivel, un ingénieur français Jean Fabre(…) et le fondateur du Parti Radical italien Marco Panella, se retrouvent dans un chambre d’hôtel à partager leur indignation : on vient d’organiser une année de l’enfance, et 40 000 enfants continuent de mourir chaque jour faute de nourriture ou de soins élémentaires ; face à cela, l’indifférence, les discours ou la seule charité.
Or, ils en sont convaincus, les réponses charitables sont dramatiquement insuffisantes : il s’agit d’un problème politique. Il s’agit de réveiller la résistance des citoyens à la négation passive des valeurs les plus élémentaires, de susciter un sursaut contre l’accoutumance à ce génocide permanent, ce véritable " crime contre l’humanité ". (…)
Survie découvre peu à peu l’étendue de la corruption qui gangrène le système français de coopération. Non seulement l’aide est gaspillée, mais elle conforte les dictatures claniques, elle couvre le pillage des ressources africaines et l’aggravation d’une dette infondée, elle discrédite peu à peu tout sens du service public. Par-delà les députés et les experts, nous découvrions le système clientéliste franco-africain, cette Françafrique néo-coloniale, ce Paris-village du continent africain dont le degré de corruption ne cessait de nous surprendre : un nombre restreint de décideurs politiques et économiques ne voulaient pas qu’on touche à l’APD... (…)
En septembre 1994, nous décidions de nous atteler à une tâche préalable : exiger que la politique de la France envers le continent africain retrouve un minimum de contrôle démocratique et de respect des principes républicains. (…) Survie s’est donc associée à une dizaine d’autres organisations pour constituer une " Coalition pour ramener à la raison la politique africaine de la France ". Co-animée par Survie et Agir ici, cette Coalition a organisé lors du Sommet franco-africain de Biarritz une action qui a connu un écho notable . Puis elle a publié, durant les cinq derniers mois de la campagne présidentielle, cinq Dossiers noirs de la politique africaine de la France .
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