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Le lundi matin, un lundimatin. #hebdo d'information générale

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Billet de blog 26 décembre 2023

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« Rejetez vos institutions, préparez-vous à la lutte »

Depuis les années 70, on nous annonce de nouveaux fascismes. Et nous avons contribué, depuis 9 ans, à les conjurer. Mais il faut reconnaître que le fascisme ne vient plus. Il est advenu comme une mue interne à l’extrême centre. Nous cherchons à renseigner sur le monde tel qui est, tel qui vient. Nous avons suivi les insurrections et leur reflux récent. Nous avons encore besoin de vous.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis les années 70, on nous annonce de nouveaux fascismes. Et Lundimatin a contribué, depuis 9 ans, à les conjurer. Mais il faut reconnaître que le fascisme ne vient plus. Il est là. Il n’a pas eu à l’emporter par les armes. Il n’a pas eu à monter son Parti. Il est advenu comme une mue interne à l’extrême centre. Il est advenu par l’intermédiaire de ses prétendus conjurateurs mêmes. En France, le fascisme n’est jamais advenu que par voie de Ministère intérieur. En France, Vichy a été appelé par la défaite - mais préparé par le centriste Daladier. Aujourd’hui, la déchéance du macronisme lui fait tristement écho. 
Nous cherchons à renseigner sur le monde tel qui est et tel qui vient. Nous avons suivi toutes les insurrections et leur reflux récent. Les transformations de la droite radicale en droites insurrectionnelles sans Lumières. Nous continuerons. Mais pour cela, nous avons besoin de vous. Notre « intellectuel collectif » a besoin de soutiens financiers massifs. Nous qui ne sommes dépendants de rien ni de personne, nous avons besoin d’être prêt au choc qui, déjà a eu lieu, et dont le blast va faire sentir ses effets, bien après la Loi immigration.

*****

Les meilleurs textes naissent sur des blogs à pseudonymes, autour de revues confidentielles, dans de petites maisons d’édition sans prestige ou, parfois, romantiquement, sur les murs de la ville et dans la terre. Ils se transmettent plus volontiers de mains en mains en cours d’émeute qu’à la table ronde d’un quelconque Collège.

Et l’on nous dit, de source sûre, qu’à l’heure où nous parlons, la plupart des textes stimulant nos pensées n’ont tout simplement pas été édités.

Nous remarquons que la génération la plus installée dans sa fonction de magister, alors qu’elle hérite d’un fort attachement à l’École, sent en elle-même qu’elle ne peut ni ne doit plus se contenter de proposer des réformes. Récemment, l’un des plus vénérables représentants d’une institution bien connue, concluait par ces mots le bilan des vingts dernières années de son département : « Autrement dit : le rôle de la philosophie c’est peut-être de nous dire cela : rejetez vos institutions et préparez-vous à la lutte. » Ces mots n’étaient pas prononcés dans une assemblée générale de néoanarchistes, par de jeunes étudiant·es immatures, mais par un homme né dans les années 1940, et en présence du Directeur libéral de l’école.

Illustration 1
@Jade.marchandeau

Ne nous trompons pas, la déroute universitaire est d’abord une chance en tant qu’elle est précisément le signe d’une recomposition entre intellectuel·les collectif·ves et mouvements réels. Perry Anderson a pu dire, en 1977, qu’en politisant la théorie, le "marxisme occidental" avait dépolitisé les théoriciens. La lutte des classes dans la théorie n’avait su produire qu’une classe théorique, séparée des multitudes et des mouvements, incapable d’intervenir comme organe conscient dans l’organisation matérielle concrète des insurrections et des formes de vie partisanes. La déroute est justement la voie d’un retour en puissance de cet organe - au moment même où l’on croirait pouvoir le réifier par algorithmes.

Tant que la division abstraite et fausse entre la pensée et l’action sera performée dans les campus en ruine, nous serons là pour faire passer le mot d’esprit à défaut du mot d’ordre. Nous ne comptons pas les années et les efforts menés pour bâtir cette alliance.

Plus d’un rat de bibliothèque s’est découvert, grâce à nous, des instincts de canaille. Plus d’une canaille cite désormais du Debord en garde à vue.

Rejetez vos institutions, soutenez lundimatin

Depuis maintenant 9 ans, nous avons construit un espace incontournable où se croisent et se rencontrent le top du top de la pensée subversive, le meilleur de la littérature et les plus audacieuses des actions de rue. Depuis 9 ans, on traverse le monde sans chèque voyage pour raconter là où ça craque, au Soudan, à Hong-Kong, en Syrie, en Libye, à Minneapolis, au Chiapas ou à Oaxaca, au Puy-en-Velay comme au Rojava. On n’a jamais fait le calcul, mais on a certainement plus d’antennes que l’AFP. Depuis 9 ans, nous publions avec le même soin les glorieux Goncourts comme les lumineux anonymes, les appels à se soulever et les traités philosophiques alambiqués. On informe, on analyse, on critique, on agace ; on est toujours là, chaque lundi, avec nos dizaines de milliers d’abonnés et nos millions de cliques qui rapportent pas un kopec. Tout cela, on le fait avec presque rien : 0 financement, 0 actionnaires, 0 accumulation primitive, 0 rente ni héritage, 0 numéro gagnant, et – aux dernières nouvelles – 0 braquage. Notre dépendance à nos lectrices et lecteurs, vous, est donc totale. 

Depuis 9 ans, donc. Et comme on aime les chiffres ronds, on se dit que ce serait bien d’en tenir 90 de plus. Pour cela, on a fait une petite estimation, il nous faudrait à peu près 9 000 000 d’euros. Si chaque lecteur•ice donnait ne serait-ce que 10 euros, le compte serait bon et on aurait plus jamais à quémander. Après, ce serait quand même plus simple si celles et ceux qui n’ont rien continuaient de nous lire gratos grâce aux dons mirobolants des plus chanceux. Il s’agit de s’arranger.

Si vous êtes pris d’un ultime doute pensez à nos exploits passés qui augurent de ceux à venir :

Des milliers d’articles exceptionnels publiés et accessibles à tous. Des centaines d’interview trop longues mais passionnantes. Des critiques de films à foison et des notes de lectures qui permettent de moins lire. Le meilleur court-métrage de Godard diffusé la veille de Cannes. Des rencontres douloureuses avec la Brav-M. Des pneus crevés par les services secrets. La plus haute densité de fichés S de toutes les rédactions françaises. Le record national du nombre de citation dans des rapports de Police. La provocation de rencontres improbables. Un appel à braver l’état d’urgence quand personne n’y croyait. Le Décaméron en 99 épisodes avec la crème du théâtre français. La tentative d’annulation de l’élection présidentielle et de l’année 2017. L’annonce de la déchéance d’Emmanuel Macron 5 minutes avant son élection. Des séances d’orthophonie pour supporter les gaz lacrymogènes. Des poursuites pour provocation à commettre des atteintes volontaires à la vie. Le plus bel hommage à Johnny Hallyday. Une expertise juridique performante et réactive. Une actualité sportive que L’équipe nous envie. L’appel d’un prêtre de campagne à ne pas reconstruire Notre-Dame. Un discours présidentiel révélé avant même qu’il ne soit annulé.

Merci !

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