Le prix de l’eau double à Saint Yorre : merci Vichy Communauté !

L’eau potable est un sacré sujet pour la population et surtout une compétence dont la gestion est éminemment politique. 

C’est depuis, au moins, l’été 2019 que Vichy Communauté déroule sa grande stratégie politique. En effet, la majorité de droite ne recule pas devant les réunions publiques filmées et autres réunions de travail pour faire passer le suppositoire. Deux grands mensonges ont y notamment brandit :

• “De toute façon, vous êtes obligés.”
• “Le prix de l’eau sera lissé sur 12 ans avec 2 ans de gel du tarif, et puis d'ailleurs la mensualisation sera mise en place en 2020.”

“De toute façon, vous êtes obligés”

Malgré la façade d’un Président d’agglo’ respectueux des choix des élu·e·s, c’est une autre partie qui se joue dans les coulisses : lettres envoyés à certains maires dont le territoire est disputé et références juridiques parfois bien obscures, tout est utilisé pour donner l’impression aux maires et mairesses qu’ils et elles n’ont pas le choix, alors quitte à sauter, autant prendre de l’élan et prétendre avoir du fun. Ce n’est pas le premier tour de force de l’agglomération, et ce n’est pas non plus la seule agglomération, rendue toute puissante par le cumul des compétences qui instaure une domination sur les collectivités plus petites.

J’entendais, lors de la campagne des législatives 2022, que “les heures allouées ne sont pas suffisantes mais si je dis quelque chose, elles seront encore réduites de moitié”. Toujours en ce sens, j’invite les usagers et usagères à assister à un Conseil Communautaire afin d’assister au grand exercice démocratique de voir 75 délibérations votées en moins de 75 minutes. Le rythme est si effréné qu’à plusieurs reprises, le Président Aguilera fourche, répète ou saute des délibérations.

Bref.

Concernant le transfert de la compétence eau, des exceptions étaient possibles bien qu’elles nécessitaient une certaine forme de motivation de la part des élu·e·s qui portaient un tel projet, comme à l’ex-SIAEP de Vendat, Charmeil, Saint Rémy-en-Rollat où M.DUBESSAY, Président de l’époque informait les usagers et usagères de sa volonté (et de celle du Syndicat Mixte des Eaux de l’Allier qui a modifié ses statuts pour accueillir les syndicats de production et de distribution des eaux) que le transfert de compétence se fasse en direction du SMEA afin notamment de garder une forme de contrôle sur le tarif de l’eau.

En outre, le tarif de l’eau pour ces communes est resté bloqué à 1.71 € HT (un prix légèrement au-dessus la moyenne du département pour une eau de qualité puisé dans une nappe et très peu traitée).
Justement en parlant du prix de l’eau, cela a donc été une grande surprise de voir que J.KUCHNA, maire de Saint Yorre, avait accepté la soupe de F.AGUILERA sans broncher. Sa commune jouit historiquement d’un tarif de l’eau vraiment avantageux : moins de 1 euros par m3 en raison de ses sites industriels gourmands en eau. Mais peut-être qu’aux yeux du maire, le siège de 4ème Vice-Président (chargé Eau Potable, Assainissement et grand cycle de l’eau) valait le cout...

Par ailleurs, J.KUCHNA a validé cette hausse des tarifs de l'eau contre l'avis de son propre Conseil Municipal (qui semble ne pas souffrir du même syndrome de Stockholm). Rendu fou par la dissonance cognitive, il en arrive à lancer des accusations d'insultes quand l'opposition lui fait remarquer ses propres incohérences.

En parlant de dingos, on peut aussi parler des élu·e·s de la majorité qui ont voté pour cette hausse s'appliquant à des communes dont ils et elles ne sont pas maires : on peut notamment citer comme exemple les Vices-Président·e·s J.GERMANGUE (maire de Vendat) et E.CUISSET (mairesse de Saint Germain-des-Fossés) qui prennent des décisions qui ne les importuneront en aucun cas.

“Le prix de l’eau sera lissé sur 12 ans”

Probablement lucide sur l’incapacité à avaler efficacement autant de réseaux et d’abonnés en même temps, VICHY COMMUNAUTÉ, plutôt que de recruter des agents afin de soulager les services, se lance dans une campagne de séduction, notamment concernant les tarifs de l’eau.

C’est une promesse d’harmonisation, renouvelée en 2021, puis 2022 puis 2023 (au moment du vote des tarifs de l’eau potable pour l’année suivante) qui “propose au Conseil Communautaire un lissage sur une période de 10 ans maximum, soit entre 2022 et 2032 ».

L’objectif annoncé dès fin 2019, c’est un gel des prix pendant 2 ans (période estimée de la bonne intégration des nouvelles procédures pour la gestion de l’eau et l’application de la facture unique avec certains syndicats) suivi de 10 ans de lissage des prix : les plus bas vont monter et les plus haut vont baisser.

En 2022 et 2023, la promesse est tenue avec un équilibrage proportionnel et raisonné (+5 centimes par exemple).

Cependant première douche froide en avril 2024 pour une application au 1er mai, alors que la majorité de droite vote pour l’augmentation des tarifs d’assainissement : 20€HT devient 32€HT soit une augmentation de 52% de la part fixe de la facture de l’assainissement.

Ce jeudi 18 juillet, alors que les tarifs 2024 ont déjà été voté en décembre 2023, la majorité du Conseil Communautaire valide une nouvelle augmentation. Exceptionnellement en milieu d’année pour une mise en application dès le mois prochain, elle est aussi honteuse que spectaculaire ! Le tarif de l’eau bondit à 2.13€/m3 pour tout le monde ! 

Le lissage n’en est plus vraiment un avec un tel saut en avant !
Par ailleurs, deux telles hausses successives mettant sacrément en doute la sincérité du budget voté pour l'année 2024...

Je n'aborderais que peu la fausse promesse de la mensualisation qui était impossible à mettre en place tout en ingérant la compétence eau potable d'autant de collectivités. Cette promesse n'était qu'une couche de miel pour faire glisser la pilule et pressuriser encore plus des services déjà au bout (où donc est passé M PANIN ?).