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Billet de blog 9 mars 2024

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Politique de la gratuité

La gratuité peut être une politique publique. Face à la précarisation grandissante des bourbonnais·se·e, elle est peut-être même une solution. Mais la discussion est dure à aborder devant les levée de boucliers réactionnaires aux références encore plus vieilles que notre Malhuret. On analyse ça ...

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Illustration 1

Dans notre société capitaliste néolibérale, la “gratuité”, c'est un gros mot, un non-sens dans le système marchandisation basé sur le principe indépassable que tout s'achète et que tout se vend. Les relations humaines, les individus, les besoins ne sont que des éléments à marchander. 

Mais défendre la gratuité, c'est prendre la question de la consommation en sens inverse. C'est partir de la base, c'est-à-dire du besoin des individus. Elle suppose de faire des choix sociaux et politiques : qu'est-ce qui est gratuit ? Dans quelles conditions ? Où vont les richesses ?

Illustration 2
Intervention lors du Conseil Communautaire du 29 février 2024

Dans son intervention, A.Mayet abordait notamment l’accès à l’eau potable au moment des discussions sur le rapport sur le Développement Durable (et aussi, encore une fois, de souveraineté numérique). 

Aucune réponse de fond ne sera apportée (comme toutes les interventions de l’opposition ce soir là : F.Aguilera étant trop occupé à tweeter, à discuter ou à rattraper sa nuit, allongé sur pupitre), si ce n’est un raccourci Mario-Kart au vilain communisme des chinois. Oui, oui. Je ne plaisante pas les seuls éléments de réponses ont été d’inviter l’assemblée présente à visionner la video de “M Malhuret sur tiktok” et des dangers du vilain rouge mangeurs d’enfants.

Illustration 3
Affiche anticommunisme

La crise climatique menace directement la ressource en eau et il est légitime de s’interroger sérieusement sur la nécessité de garantir à toutes et tous l’accès à l’eau potable et  à l’énergie. Depuis quelques années, en France, certains villages se voient totalement privés d’eau en cas de sécheresse, tant la distribution elle-même peut-être précarisée dans certains territoires. 

La gratuité des premiers mètres cubes d’eau, et la gestion de l’eau comme un bien commun est une proposition que l’on trouve à régulièrement à gauche et gauche radicale.


Le NPA considère que l’eau potable est un bien commun et devrait donc être gérée en tant que tel : régies publiques administrées collectivement, quota de prélèvement de la ressource, interdire le gaspillage et promouvoir la sobriété individuelle.

Mélissa Gingreau du collectif "Bassines Non Merci " et Philippe André de "Sud Energie" lors des UDT 2023 du NPA. © NPA / L'anticapitaliste

Le programme l’Avenir en commun de la FI contient un volet entier consacré à la gestion de l’eau. J.L.-Mélenchon était par ailleurs une des premières personnalités politiques à aborder le sujet et de la nécessité de l’ancrer dans les projets de développement durable.

Gabriel Amard, militant et élu LFI, parle de son livre "Eau : un bien commun". © T-Videoprod

A Cusset, alors que la menace d’une fermeture de classe pesait sur la collectivité (sans que ça ne bouleverse beaucoup le maire et depuis confirmé par la nouvelle carte scolaire), l’opposition tirait la sonnette d’alarme et notamment au travers du bulletin municipal où elle fait le constat dur mais réaliste de la précarisation des foyers cussétois et des freins à l’accès décent à l’éducation. Elle suggère, en outre, la distribution de matériel aux élèves.

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Intervention du groupe "Cusset en Commun" dans le QC Mag (mars/avril) © QC Mag

Bien que nous soyons habitué au mépris constant de la majorité sur les positions des ses oppositions, la réponse présentée dans le journal municipal est lunaire. Les élu·e·s d'opposition sont infantilisé·e·s, les parents d'élèves insulté·e·s et le fond du propos totalement ignoré, pour ne pas dire totalement incompris. 

Illustration 7
Extrait QC-Mag' (mars/avril) © QC Mag

Ce torchon qui sert de réponse ravira les parents d'élèves dont les difficultés s'empilent chaque mois un peu plus en raison de l'accroissement de leur précarisation.

Réaction d'autant plus lunaire que d'une part, la collectivité était prête à débourser ces montants pour une uniforme inutile et d'autre part, la distribution de kits de scolarité est une pratique totalement possible. La mairie de Commentry l'a fait, par exemple.

Illustration 8
Des fournitures scolaires gratuites pour tous les collégiens

A mon sens, je trouve assez fascinant cette manière, pavlovienne ou traumatique, de n'absolument rien doser dans le propos quand on frôle les questions de socialisme/communisme. Une réaction et des références d’un autre temps viennent balayer toute capacité à échanger, à rien d’être catégorisé de régime stalinien.

D’autant plus intrigant que ce type de réactions viscérales n’apparait pas lorsqu’il s’agit de M.Sigaud du Rassemblement National qui félicite la décision du maire de donner des armes létales à la police parce que ça lui rappelle la police de Pétain. Alors que les propos sont bien plus graves, F.Aguilera ne réagit tout simplement pas du tout.


Le capital se marierait-il mieux avec le fascime qu’avec le social ?

La gratuité des premiers m3 et des transports en commun, la tarification graduelle ou la distribution de matériel scolaire ne sont donc rien d’autre que des choix politiques qui peuvent être faits à l’échelle d’une commune ou d'une agglomération. Agissons pour qu’ils soient en première ligne des débats dans toutes les villes !


Illustration 9

- La Révolution par la gratuité - Paul Ariès

- L'eau n'est pas une marchandise - NPA


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