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Billet de blog 19 novembre 2025

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Justice sans frontières : solidarité avec le peuple palestinien

Gaza est ravagée depuis plus d’un an et les responsabilités ne sont plus discutables : États, banques et industries profitent d’une économie de guerre qui piétine le droit. À Vichy comme ailleurs, cette réalité nous concerne. Ce billet, pour Attac Vichy, revient sur les mécanismes économiques qui alimentent le génocide.

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Billet rédigé pour Attac Vichy

Illustration 1

Depuis octobre 2023, la bande de Gaza vit l’un des pires drames humanitaires de notre époque. Des dizaines de milliers de civil·e·s ont été tué·e·s, des centaines de milliers déplacé·e·s, les infrastructures vitales ciblées par les bombes et la famine organisée. Attac - Bassin de Vichy, fidèle à son engagement contre toutes les formes d’oppression et de domination, qualifie cette situation pour ce qu’elle est : un génocide perpétré dans un contexte colonial, néolibéral et militarisé.

"À Gaza, le génocide se déroule sous nos yeux, dans l’indifférence ou la complicité active de gouvernements qui se disent démocratiques."
- Attac France / Mai 2025

L’inaction, voire la complicité des puissances occidentales, dont la France, s’inscrit dans une continuité historique : celle d’un ordre international où l’économie prime sur le droit, et où le profit s’accommode du crime d’État.

Illustration 2

Néolibéralisme et impérialisme cachés derrière la fausse excuse de "la guerre"

Les logiques économiques et politiques qui broient Gaza prolongent les mêmes mécanismes que ceux que nous combattons ailleurs : financiarisation du monde, marchandisation de la vie, prise en otage des États par et pour les intérêts privés.

"Le capitalisme financier s’accommode de l’apartheid et de la colonisation ; il en tire profit."
 - Les Possibles : n°43 / Automne 2025

Les multinationales, les banques et les fonds d’investissement occidentaux participent activement au maintien du système colonial israélien.

Le rapport Don’t Buy Into Occupation IV (DBIO, nov. 2024) démontre que plusieurs grandes banques françaises financent directement ou indirectement près d’une 60aine d’entreprises impliquées dans la colonisation, la surveillance et la production d’armements utilisés à Gaza.

  • BNP Paribas : près de 32,7 milliards de dollars d’exposition (prêts, souscriptions, actions et obligations) à ces entreprises entre 2021 et 2024, dont Elbit Systems, Motorola Solutions, Caterpillar ou Cisco — acteurs centraux de l’occupation. Attac dénonce aussi la participation de BNP à une levée de fonds pour l’État israélien en mars 2024 (2 milliards de dollars) ;
  • Crédit Agricole / Amundi : plus de 26,5 milliards de dollars d’investissements dans 38 entreprises liées à l’occupation, dont Elbit Systems, Siemens, et des banques israéliennes comme Bank Leumi. Selon le rapport PAX / Profundo, le Crédit Agricole figure parmi les deux principaux financeurs européens d’entreprises d’armement vendant des armes à Israël ;
  • Société Générale : environ 14,7 milliards de dollars de financements et participations ans la  construction, l’équipement, les télécoms et l’armement ;
  • BPCE (Banques Populaire – Caisse d’Épargne) : plus de 3,8 milliards de dollars de crédits et 5,7 milliards d’investissements.

Ces liens financiers ne sont pas neutres : ils alimentent un système économique qui permet la perpétuation de la colonisation et de la guerre. En 2024, le rapport PAX/Profundo chiffrait à 36 milliards d’euros les financements européens accordés aux entreprises d’armement ayant vendu du matériel à Israël. Attac considère ces relations comme une violation du devoir de vigilance des banques françaises.

"Les grandes banques françaises — Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, BPCE — participent, par leurs investissements, au financement de l’occupation et de la colonisation israéliennes."
 - Attac France / Juin 2025

Lien entre luttes locales et luttes globales

Lutter contre le génocide à Gaza, c’est s’attaquer au système mondial qui le rend possible : celui qui privatise la paix, détruit les biens communs et hiérarchise les vies humaines. La justice sociale ne peut être séparée de la justice internationale : la lutte contre le néolibéralisme et l’impérialisme est un même combat.

En France comme ailleurs, ces luttes se traduisent dans les mobilisations pour la justice climatique, les droits des femmes, la défense des services publics et la dénonciation du racisme structurel. Les mêmes acteurs économiques (banques, groupes industriels, fonds d’investissement…) profitent de la guerre comme de la destruction écologique et sociale.

Quand les gouvernements trahissent la justice, ce sont les peuples qui la portent. Les collectifs citoyens, universitaires, syndicaux et féministes agissent pour un cessez-le-feu réel et durable, et pour une responsabilisation économique des acteurs privés. La solidarité internationale prend forme dans les campagnes de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), les actions d’éducation populaire et la pression citoyenne sur les entreprises et banques complices.

"Les peuples, quand les États faillissent, sont les seuls à pouvoir imposer un cessez-le-feu : par la rue, le boycott, la désobéissance civile et la culture."
- Attac France / 2024


Pour une solidarité active et durable, Attac Vichy appelle à :

  • diffuser les analyses économiques et juridiques sur la complicité financière des banques françaises dans la colonisation ;
  • appuyer les actions des collectifs de soutien à Gaza et du mouvement BDS ;
  • exiger du gouvernement français la suspension des ventes d’armes et la fin du commerce avec les entreprises impliquées ;
  • renforcer la convergence des luttes sociales, écologiques et anticoloniales.

Rendez-vous à la manifestation du collectif "Nous sommes tous des enfants de Gaza" le samedi 8 novembre et tous les 15 jours sur le bassin vichyssois.


Illustration 3

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