Armement létal de la police à Cusset

Maj du 20/12/22                             😎Mon Thread Twitter

⇒ La décision

Officiellement nommée "Convention communale de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’Etat", cette convention est renouvelée régulièrement par la mairie. Cette reconduction de 2022 implique cependant une nouvelle subtilité qui à vise à confier de nouveaux équipements aux agents municipaux de la commune dont des armes létales.

⇒ Les questions et commentaires

• Elsa Denferd et Brice Mollier dénoncent le désengagement de l'Etat au détriment de la police municipale. L'élue demande par ailleurs les chiffres de la criminalité et non pas ceux de la délinquance. 

Elle n'aura pas de réponse sur les chiffres. Soit la majorité ne voulait pas les donner soit elle ne les avait pas sous la main. Dans le second cas, je trouve déroutant de ne pas avoir anticipé cette donnée au vu du sujet qui allait être abordé. Sur le reste de la question, c'est la roue libre (cf plus bas)

D'ailleurs, voilà les données 2021 si ça peut aider.

• Régis Bernard rappelle que l'année dernière, le conseil municipal renouvelait cette convention avec pour argument principal : "ça évite l’armement létal". Il enchaine en livrant sa vision qu'il confit comme étant idéaliste d'un agent communal comme le représentant de proximité abordable et à l’écoute. Pour lui, l'armement létal représente un frein majeur, si ce n'est un mur, dans les bonnes relations avec les citoyens. 

En guise de réponse, à part bégayer fort et assurer qu'il s'agissait d'une demande des agents pour ne pas assumer la malhonnêté manifeste de la situation, je n'ai pas retenu grand chose...

M le Maire dénoncera la vision idéaliste de l'élu d'opposition. Outre le fait que le mot "idéal" semble être une insulte dans sa bouche et que ça en est profondément triste, il prouve qu'il n'a pas écouté son interlocuteur qui avait admit de lui-même cette vision.

Par ailleurs Régis Bernard est peut-être idéaliste mais il n'a pas tout a fait tort

• Patrice Vaiente, ancien fonctionnaire de sécurité publique, interroge sur le cadre réglementaire, c’est-à-dire l’accès et la formation.

Annie Corne lui répondra vaguement que c'est prévu par la préfecture. C'est probablement mon côté gauchiste caricatural mais le "d'abord on vote, ensuite on regarde le texte" sur une question d'armement létal, je trouve ça très audacieux comme fonctionnement.

⇒ Analyse des échanges

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : la manière dont les discussions ont été menées m'ont particulièrement outrée. Si on peut appeler des discussions les prises de parole en roue libre de la part de la majorité. 

Mépris, haussement de ton et tentative de de décrédibilisation vont pleuvoir. En outre, selon M le Maire, l'opposition vit "dans le monde des bisounours" et parle "de choses qu’[elle] méconnaît profondément" et se doit d'intervenir "pour les ramener sur terre". M le Maire détourne à plusieurs reprises le sujet afin d'orienter le débat dans un caricature gauche-droite bancale et de prêter à l'opposition des propos qu’elle n’a pas tenus. En vrai Don Quichotte et ses éoliennes, il répond à des choses qui n'ont pas été dites car il "aime sa police" et puis "il ne faut pas caricaturer".

Concernant le désengagement de l'Etat, il appuie fortement sur le fait qu’il sera "le 1er à aller manifester quand l’Etat se désengagera". Et bien, on se reverra en manif' : la décentralisation vient d'enclencher la vitesse supérieure de l'acte III. Je doute que M Laloy ne soit pas au fait du grand plan de décentralisation de l'Etat. Son statut de Vice-Président de VICHY COMMUNAUTE ne l'aura surement pas épargné face à cette réalité, notamment au travers des toujours plus nombreux transferts de compétences en tout genre. Soit M le Maire est d'une candeur renversante, soit c'était de la démagogie très caricaturale.

Oh et puis d'ailleurs "cette décision [il] aurait pu la prendre dans son bureau, [ils] ont la transparence de la présenter ce soir". Eh bien merci Grand Seigneur d’accepter de présenter cette importante décision en audience publique et de laisser la parole à l’opposition.

Enorme coup de cœur sur Annie Corne qui au-delà de couper la parole, faire des commentaires pendant la prise de parole de l'opposition et s'exclamer à haute voix, va aller jusqu’à déclarer que l' "on risque tous notre vie, on peut tous se faire tirer dessus". Probablement une tentative d'humour de boomer qui m'échappe encore...

⇒ Les médias

Je note que La Montagne, comme souvent, a choisi une ligne éditoriale assez identifiable, celle du soutien total à la droite. On retrouve ici le classique : minimisation par l'utilisation du conditionnel (formulé sous forme de question) ou de termes moins précis que la réalité ("armement renforcé") ... Ou alors elle n'a vraiment pas bien entendu les échanges sur cette question, qui sait ?