IVG et Sénat : lâchez nos utérus !

Le droit à l’IVG va être inscrit dans la Constitution. Youpi ? Alors que les principaux arguments contre l’inscription de l’IVG étaient basés sur le fait que soi-disant “ce droit n’est pas menacé en France”, les contre-exemples crasseux s’empilent dans le dépotoir des opinions des réactionnaires et autres conservateurs.

La position hypocrite “pro-vie” (ainsi nommée aux Etats-Unis) est principalement défendue par des messieurs bien cisgenres, bien blancs, bien bourgeois ou bien conservateurs religieux (ou les deux, mes préférés). On peut se demander jusqu’où l’expertise supposée d’un vieux monsieur s’arrête quand elle concerne la santé physique et mentale d’un corps complexe et bien différent du sien.

Mais que dire, quand l’émission “En quête d’esprit” bien catho’ tradi’, bien hors-sol, annonce très calmement sur le plateau des fachos de C.News que la 1ère cause mondiale de mortalité est l’avortement, défiant l'avis scientifique et niant les lois française et européenne. Cette émission, qui se présente avec tous les codes d’un JT (mise en scène, intervenant·e·s, forme des discussions) avait déjà organisé un 'débat' sur la guerre qui avait lieu de nos jours entre les des anges de Dieu et les démons des enfers, tout à fait au premier degré...

Timing effarant pour la chaine qui est en plein coeur de polémiques concernant le pluralisme des opinions exprimées sur son antenne.
Les associations féministes et plusieurs personnalités de gauche ont immédiatement réagit et alerté l'Arcom.

Donc C.News a bien été obligée de s'excuser, au travers de ses éditorialistes féminines vedettes, prétextant une erreur d’infographie ou une erreur technique, non sans avoir prit le temps de faire disparaître la rediffusion et coupé la version audio de Europe 1. Ces lost files* indiquaient clairement que les propos d'une 40aine de minutes étaient validés et assumés.

Ce que C.News ne fait pas par contre, c’est de dire que son discours conservateur et celui de ces ami·e·s qui oppriment les femmes est responsable de la mort de 47 000 femmes par an, qui n’ont pas accès à un avortement légal et donc sécurisé, soit 45% des IVG.

C’est 1 femme qui meurt toutes les 9 minutes.
En France, 1 femme sur 4 doit changer de département pour y avoir recours, en raison de fermeture des pôles de santé, d'une inégale répartition des professionnels et d'un manque d'éducation.

L’avortement n’est pas une cause de mortalité, c’est un droit.