
- Mais oui, (Nat excédée) combien de fois je t'avais dit de ne pas t'occuper de ça, c'était dangereux pour toi et tu ne servais à rien, avec ta bande d'allumées empathiques, une bande de demeurés, oui !... Ils sont tous morts..... Tu parles de grandes idées, la révolution, l'égalité, la fraternité, la démocratie !... Avec un bazooka pointé sur la tête. Tes petits protégés se sont quand même fait rayer de la carte... Qu'es ce que c'est bête tiens. Tout ça, pour en arriver là ! (Nat pointe sa main vers le corps de Laure avec un air de dégoût).
- (Laure, d'un geste de la main par-dessus la tête) Tu n'as jamais rien compris à rien ma pauvre ! (les deux sœurs regardent ailleurs, dans la direction opposé l'une de l'autre. Le temps passe).
- (Nat brise la glace) Bon allez, écoute, on va pas recommencer...
- Oui, Oui !.... La vie ou plutôt la mort, t'as donné raison, de toute façon.
- (Boris, de loin fait un signe depuis la terrasse d'un café ou il est seul) Eh ! Oh ! Les filles ? Vous venez prendre un verre ?
- Oh ! Oh ! (Nat répond d'un signe de la main, puis se penche sur Laure ). C'est Boris, tu sais ? Le mec qui te draguait pendant que tu étais occupée avec tes malheureux...
- Oh, non ! (Laure gênée). Tu sais bien que je ne suis pas présentable !
(Nat pousse le fauteuil de Laure pour rejoindre Boris).
- Non. Non, Nat, tu fais chier !
- Il va falloir que tu te remettes à vivre chérie ! Et puis je crève de soif.
- (Boris) Alors les filles on se balade ?...
- (Nat faisant la bise à Boris). T'as vu un peu cette journée ?
(Boris embrasse délicatement Laure, ému, lui passant la main le long de son bras).
- Ça va ? (Boris et Nat s'installent à une table en garant à Laure à une place).
(Boris à Laure)
- Pardon !
- Non, c'est moi !
- (Boris attentionné) T'es bien là ?
- (Laure, agacée) Mais oui !
(Nat sourit, voyant sa sœur énervée. Boris est confus).

- Qu'est-ce que vous prenez les filles ( la serveuse arrive au même moment).
- (Laure) Quel heure il est ? C'est l'heure de l’apéro, non? Je prendrai bien un petit remontant.
- (Nat est pliée de rire). Oh, ben, d'accord pour le remontant !
- (Boris sourit). T'es naze, Nat, tu vois bien qu'elle ne sait pas ce que c'est ?
- (Laure ayant l'air de rien comprendre mais ne demandant rien par fierté pendant que Nat continue de rire). Ça va te faire du bien tu verras ! ( A la serveuse). Moi je vais prendre un thé à cheval. Et toi Boris ?
- Comme toi !
- (Nat, passant commande). Deux thés à cheval et un remontant.
- (La serveuse). Une carte SOL s'il vous plaît ?
- (Boris tendant sa carte). C'est moi !
- Merci Boris !
Merci !
- Je vous en prie. Depuis le temps que je ne vous ai pas vu ! (Boris se tournant vers Laure insistant).
- Tu m'as manqué ...Tu sais ?
- Ben, ça fait un bail, tu vois... Surtout dans mon état... C'était vraiment pas la peine que je te contacte.
- (Nat un peu gênée) Vous voulez que je vous laisse un peu ?
- (Laure) Surtout pas ! Reste. Nous n'avons plus rien à échanger de... heu, d' intime...

- Parles pour toi ! Tu me fais de la peine Laure.
- (Laure voulant le prendre à la rigolade pour dégeler l'atmosphère) Quel baratineur ce Boris, t'as pas changé toi, hein ?...
- (Nat, directive en se levant, puis disparaissant) De toute façon je vous abandonne. Je dois appeler Michel ! A tout de suite.
- Pourquoi tu me parles comme ça, Laure, je n'ai pas tout compris ?
- Mais enfin t'es bigle ou quoi ?
- Quoi, ton handicap ?
- Ben à ton avis ?
- Tu sais bien qu'aujourd'hui nous n'avons plus aucun souci avec la régénérescence de la moelle épinière. D’ailleurs tu as déjà retrouvé toute la mobilité en haut …
- Comment es-tu au courant, c'est Nat qui t'a informée ?
- J'ai été là tous les jours quand tu étais dans le coma tu sais ?
- Quoi ?...
- Après j'ai pas osé, tu étais si mal en point ….consciente cependant... Nat m'a informé de ton état régulièrement.
- (La serveuse arrive avec un serveur qui déroule par terre, un petit matelas. Boris se lève et s'approche de Laure). Il faut que tu t'allonges sur le matelas, je vais te porter. (Il joint ses paroles à ses actes).
- Mais ,mais qu'es ce que tu fous ?....Non.

- (Boris dépose délicatement Laure sur le matelas en lui souriant) c'est ta commande « un remontant » !
- Mais qu'est-ce qui se passe nom de Dieu ?
- (Le serveur s'agenouille près de Laure il porte à la main un verre fumant une vapeur bleu dans lequel est plongé une paille multicolore. Il redresse la tête de laure et l'a fait boire. Puis il dépose le verre par terre et vient glisser ses sur genoux entrouvert sous la tête de Laure . Il écarte les Bras de Laure qui ouvre des yeux exorbités et râle) Boris enfin ….ou est ma sœur ? Boris ?
- Laisse-toi aller, Laure c'est son métier au jeune homme. Il va t’aider à te reconnecter avec ton corps ….On fait tous ça maintenant ! On en a grand besoin ! Dans le temps, t'as connu ça , il y avait dans les grandes villes, des petits ateliers de massage à la sauvette, un peu partout dans ces satanés centre commerciaux, tu te souviens? ( Le serveur masse sa cliente et éructe des sons étranges, moitié chantés dans les oreilles de Laure qui ne comprend rien). Ne t’inquiètes pas, détends toi plutôt !
- A vous monsieur ! Installez-vous (La serveuse demande à Boris de s’allonger sur une sorte de sofa, sur lequel il s'installe sur le ventre. Elle lui tend son verre cependant qu'elle s'assoit à califourchon sur son bassin. Elle commence à lui déposer des galets chaud sur le dos en chantant. Il ferme les yeux en dégustant son breuvage).
- (Boris) On s'est rendu compte... Après le grand cataclysme... On avait totalement perdu les connexions sensorielles avec nos corps ... C'était la raison de « la grande dérive mentale » qui nous a conduits dans l'impasse. On ne savait plus que compter,courir, compter courir à nouveau et recompter encore, de vraies machines. Il n'y avait plus que l'argent. Nous étions au service de notre technologie, alors que notre technologie et nos découvertes sont aujourd'hui au service de notre bien être...
- Vrai, on peut y croire ?
- Nous nous sommes réveillés , nous nous servons de toutes les merveilles que l'homme à su inventer dans toutes les cultures, du moins ce qu'il en reste. Rien n'est plus comme avant, l'être humain a des capacités énormes. Je t'amènerai faire des séances de grande appropriation de l'esprit... Hum... Tu verras... Ça fait un bien fou ! Ce que tu vois-là n'est que l'apéro... Ça fait du bien non ?
- Oh oui !... Y a rien à dire.

- Nat est un peu au raz des pâquerettes avec ça... Tu sais elle a toujours eu un wagon de retard sur les nouvelle idées ….Tu la connais ? On va pas pouvoir la bousculer !...C'est comme dans le temps quand elle nous disait qu'il ne servait à rien de lutter contre les marchés. Souviens toi, elle gobait tous ce qu'elle entendait à la télé. Elle nous tannait avec la dette qu'il fallait rembourser...
- Oui, qu'est-ce que l'on a pu s’engueuler, elle voulait voter PS, elle n'avait rien compris !
- C'était les dernières élections en France avant la secousse. Moi je voulais voter le front de gauche et toi tu voulais t'abstenir, tu te souviens ?
- Oui, je crois que.. hum, j' avais raison non ?
- Au vu de la situation actuelle, oui, certainement ! On est bien mieux sans tout ce merdier politique ! Ce leurre permanent...
- Non mais j'y crois pas ! ( Nat reviens). Et moi alors ? Vous n'avez même pas attendu !
