M art'IN (avatar)

M art'IN

artiste, peintre, sculpteur, vidéaste, chanteuse, poète

Abonné·e de Mediapart

174 Billets

4 Éditions

Billet de blog 14 janvier 2012

M art'IN (avatar)

M art'IN

artiste, peintre, sculpteur, vidéaste, chanteuse, poète

Abonné·e de Mediapart

guerre des sens

M art'IN (avatar)

M art'IN

artiste, peintre, sculpteur, vidéaste, chanteuse, poète

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Empire des sens

Sevillana Nous sommes sous une dictature qui se répand et se durcit inexorablement grâce à une arme, la manipulation du sensible.
L’homme cherche tout au long de sa vie à stimuler ses sens, c'est l'essence même de sa survie. On les lui ôte, il devient un légume obéissant. S'il y a pénurie, en le gavant de stimulis pollués, il prendra pour vrai et bon, le faux et l’inacceptable.
 Les dissidents de l'art contemporain comme C.Sourgins, JP.Domecq, J.Clair... et Aude de Kerros. Cette dernière nous expliquait en 2008, dans son livre « L'art caché» : «Vers le milieu des années 1970, le terme d’«avant-garde », label de l’art promu par les institutions, est jugé à la fois trop limité et trop politique pour les milieux capitalistes et financiers internationaux qui ont pris en charge sa destinée. Un label plus neutre va apparaître, « art contemporain ». Cette expression a cependant le même pouvoir occulte d’exclusion, car tout art qui ne sera pas labellisé comme « contemporain » sera rejetée Ce label couvre une marchandise très diverse – les modes passent vite. C’est un produit qui résulte de la collaboration des collectionneurs, médias, marchands et « institutions culturelles ». Le tandem institutions-marché fonctionne désormais en parfaite harmonie, la spéculation peut commencer sans trop de risques. »
Les marchés ont récupéré l'esthétisme et le sensible. Grâce à l'art contemporain qui les a ôté, Publicité, Produit, Showroom regorgent de design, de couleurs, de musiques et de sentiments. Le martèlement et le gavage sont tels que nous n'arrivons plus à garder toute notre lucidité.
Étudiés par des chercheurs spécialistes du comportement et du cerveau, payés par les marchés et les banques, ceux-ci commencent à bien connaître nos faiblesses. Le but est de diriger et dominer des peuples sans se compromettre et ainsi garder bonne conscience. Sans barrière physique ou morale, ils peuvent pousser plus loin le bouchon. Plus c'est énorme et plus ça marche. Pourquoi se priver ?

Les nouveaux esclaves ne s’en apercevrons pas, contrairement à ceux du passé qui connaissaient bien leurs bourreaux. Les humains pourraient vivre dans leur gigantesque zoo, j'ai cité la terre. Travaillant comme des bêtes de somme ils se culpabiliseraient d'être seuls fautifs de leur condition. Il ne s'agit pas de complot, il s'agit tout simplement d'un moyen pour faciliter l'enrichissement rapide de démarcheurs addictes. L' arme théâtrale puissante utilisée par les dominants de nos jours sont les mots. Le baratin accompagne une mise en scène et une gestuelle appropriées dénoncées depuis longtemps par Pierre Bourdieu  pour mieux nous embobiner.
« Ceux qui réussissent le mieux », sont fiers de leur intelligence manipulatrice et sont admirés par leur entourage, jaloux de l'étalage du gain financier qui en résulte. Aujourd'hui la politique, la culture, les sciences et les médias sont les pantins instrumentalisé de ceux là .
Nous sommes des entités extrêmement sensibles où circule des chimio-particules qui entrent et sortent de notre corps. L'être humain est proie facile. Il est comme une éponge. Il a besoin de caresses, de douceurs et de beautés et de nouveautés pour s'épanouir. Si on les lui ôte , il devient une proie très vulnérable.

Les neuro-marketing disent que nous sommes totalement irrationnels, et surtout que nous avons besoin de croire. Le marché en tient compte. Les neurologues démontrent que le raisonnement cartésien ne nous guide en aucune façon. Notre inconscient décide bien avant que l'on ait pesé le pour et le contre. Notre réflexion trouve les alibis de nos choix...
L’homme cherche tout au long de sa vie à stimuler ses sens, c'est l'essence même de sa survie. Son moteur comme une gorge asséchée cherchant l'eau pour assouvir sa soif. Or manifestement il est possible de l’empêcher d'accéder à ses mets de l'esprit favori. A la place on le gave de stimulis, la pub, la télévision, l'information piégé qui assiégera ses connections et le manipulera. Comment dans ses condition ne pas perdre l'esprit.
Ce n'est pas pour rien que l'art s’appauvrit, le vide qu'il crée est largement remplacé. Le jeu de « l'art contemporain » balançant sa tendance conceptuelle est l'image vivante du néant agrémenté de baratin puissant.
Et ça marche !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.