Donner le meilleur de soi-même
Espèce malade
Nous sommes sous le coup de la détermination par les choses extérieures. Les Hommes se trompent quand ils se croient libre, ils sont conscients de leurs actes mais ignorant de ce qui les déterminent, disait Spinoza.
Nous n'échappons pas à la servitude de toutes nos interactions avec ce qui nous entoure. Quand nous croyons être de bonne foi avec notre conscience, nous n’agissons que parce que nous avons été influencés par nos affects. Nous disons oui parce que derrière nous avons un passé qui nous détermine à dire oui même passionnément. De même nous disons non. Nous avons de bonnes raisons. Nous sommes animés en même temps d’une force intérieure essentielle qui nous transporte, nous fait exister en donnant matière à nos désir, c’est ce qui nous fait avancer.
Nous agissons tout en étant aliénés. Nous sommes tous dans la servitude passionnelle. La liberté pure et consciente n’existe pas. L’imagerie de notre cerveau fait preuve de l'interaction que l’on a avec les autres et avec notre environnement...Nous sommes en mutation permanente, ballottés. Nous faisons un geste que dans la mesure où il y a une cause qui nous le fait faire. Il s’agit de savoir si on le fait passionnément avec envie ou dans l’horreur.
Nous nous croyons libres et autodéterminés et nos esprits commanderaient à nos corps... Idée cartésienne narcissique, l’Homme serait un empire, dans un empire que sont les lois de l’univers. Il serait donc maître de disposer.
Si nous nous étions trompés ...Si nous avions été trop prétentieux.
Est-ce que le déterminisme ne régnerait pas partout, simplement... Ce qui ne nous empêche pas d’admettre des différences entre nous ou entre les espèces. Sans forcement tomber dans une robotisation marxiste. Simplement en harmonie avec ce que nous sommes dans la nature avec les autres et notre environnement.
La mue
Le libéralisme va dans le sens de l’autodétermination pure et dure, catalogué et discipliné. Nous serions responsables et imputables de nos actes, donc si vous ne travaillez pas, vous ne serez qu’un assisté, nul éjectable et ne mériterez pas les bons points que vous auriez dû recevoir dans l’effort déterminé voulu du bon citoyen spécialiste.
Le but étant de faire trimer l’individu dans une seule direction, tête baissé pour qu’il gagne des billets de banque, en lui faisant croire que c’est là sa seule liberté. Il pourra alors acquérir des biens dont il ne se servira guère parce qu’il n’en aura pas le temps ou qu’ils ne lui serviront à rien. Il aura droit à quinze jours de ski à la montagne, ou un voyage d’une semaine à l’étranger, ou un mois à la mer.
Leurs enfants seront dressés dans la même ligne de conduite. Ils devront emmagasiner de plus en plus de connaissances dans la performance auto-déterminée, rien de tel qu’une grande discipline pour devenir un travailleur, rentable et compétitif. La compétition, slogan pas vraiment nouveau, il est simplement poussé à l'extrême car il est merveilleux pour embarquer l’individu dans son autodétermination.
On lui rabâchera que l’être humain est pas bon par nature, il ne fait que des bêtises. Des dettes spécialement. Il faut donc qu’il s’auto-plie encore. Freud le culpabilise d’être ce qu’il est. Donc méfiance... Restons vigilants dans la crainte pour que l’autodétermination nous accompagne jusqu’au bout... Alléluia.
Que faire ?
Il s’agit de travailler pour donner le meilleur de soi-même à une élite
Il s’agit ensuite de consommer un maximum sans avoir le temps de réfléchir, pour enrichir l’élite.
Nous ignorons la notion de liberté de vivre sur notre planète comme on le rêverait avec des choix d’intérêts, d’équilibre, d’harmonie, de découvertes, d'échanges, de repos, de jouissance de la vie. La plupart du temps nous ignorons de toute façon les servitudes qui nous déterminent. Mais cela changerait beaucoup de choses que ne plus se tresser en se rongeant les sang a savoir comment s’autodéterminer pour se surpasser, de se rendre malade jusqu’à scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Faudra-t-il que l'on s'autodétermine à croire vraiment que la pissotière de Duchamps est une œuvre d'art pour se sentir à la hauteur de ce que l'on espère devenir : une personne comme il faut.