M. CHALLALI (avatar)

M. CHALLALI

Abonné·e de Mediapart

115 Billets

1 Éditions

Billet de blog 1 novembre 2012

M. CHALLALI (avatar)

M. CHALLALI

Abonné·e de Mediapart

Alger et le 1er novembre 1954

M. CHALLALI (avatar)

M. CHALLALI

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alger célèbre le 1er novembre 1954. Elle en a fait un jour férié. Les festivités de ce jour mémorable se résument à un jour chaumé-payé. Les entreprises fermées, kif-kif pour les universités, collèges, écoles et autres espaces publics. Les rues et ruelles des grandes villes désertes. Un quasi-couvre feu chaque année, depuis 50 ans, caractérise le 1er novembre dans ce pays.

Place au silence et solitude, effroi parfois lorsque l'on croise questions d'un curieux passant sur cet état comateux annuel bien curieux et ténèbreux.

Pour la forme et la télévision, les autorités déploient des ficelles de drapeaux, ornent avec cela les coins réservés aux martyres et quelques ruelles principales des grandes villes.

Alger, 5O ans après, elle outille encore ce: "Le seul héros est le peuple". Le peuple, selon elle, dans cette espèce de poudre aux yeux qui dure, n'a pas de mémoire ni souvenir. Il ne se souvient pas de Boudiaf, de Mourad Didouche, de M'hidi, Ben Boulaid, Bitat et krim. Et bien d'autres. "Le seul héros est le peuple" à défaut d'avoir connu et affronté les opérations Jumelles et Challe ou approché les lignes frontalières Maurice-Challe, nous parlons pas du napalm.

Si Alger, cette Alger de 1962 à nos jours, se sentait en symbiose, en harmonie, moralement continuatrice du sacrifice du peuple pour le combat libérateur, comme elle s'accroche à la démonstration, alors pourquoi, qu'Alger, n'a-t-elle toujours pas délibéré pour que dans les espaces publiques, les écoles, lycées etc.; figure cette photo, faite à Bab El-Oued, un certain dimanche 23 octobre 1954, et prise par ceux qui ont montré justement chemin et tracé la voie au peuple ? A savoir Boudiaf et ses 5 camarades.

Dans aucune école et sur aucun mur de l'Algérie indépendante on ne trouve cette homérique et illustre photo. Point de Boudiaf et ses camarades sur les murs et parapets algériens. Le poids de novembre est accablant, assourdissant et dense pour Alger, et l'héritage tel un fardeau très embarassant et écrasant.

"Si c'est les Lions qui portaient cette fibre de toison des brebis, très peu d'hommes pourront s'emmitoufler d'un burnous", chantait le feu célébrissime Lounès Matoub.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.