C’est dans une ambiance de nouba, de fête et de solidarité que des dizaines d’américains ont manifesté samedi en Arizona et ailleurs aux Etats-Unis pour protester contre le durcissement de la répression contre les immigrés clandestins, en demandant au président Barack Obama de rejeter catégoriquement le texte controversé ».
Associated Press, de ce matin, rapporte que « De Los-Angeles à Washington D.C., des militants, des familles, des étudiants et même des hommes politiques ont pris part à ces manifestations, pratiquant la désobéissance civile et révélant leur statut de citoyen au nom du droit des immigrants, qui seraient 12 millions à vivre clandestinement aux Etats-Unis. »
La même source indique la présence du dirigeant syndical, John Delgado, à la tête d’un rassemblement de 6 500 personnes environs en marche à New York, qui a fait cette déclaration qui ne manque ni de sens historique ni de portée politique de cet événement: « Je veux remercier le gouverneur de l'Arizona qui a réveillé un géant endormi » a résumé le dirigeant syndical.
Même ferveur, même mobilisation et meême densité aussi dans cet autre rassemblement que la police chiffre à 50.000 manifestants, celui-là, est parti de l’Arizona à Los Angeles conduit par la chanteuse cubaine, Gloria Estefan, scandant depuis la plate-forme d’un camion « Nous sommes des gens bien. Nous avons donné beaucoup à ce pays, et ce pays nous a beaucoup donné ».
D’autres artistes « latinos », Ricky Martin et Shakira ont dénoncé ces nouvelles mesures répressives ; pour cette dernière: « La loi est injuste et inhumaine et viole les droits humains et civils de la communauté latina » a déclaré la chanteuse colombienne.
Le chanteur colombien Juanes qui sur sa page Facebook, déclare que « convertir l'immigration sans document en délit est un délit ». En plus directe et sans détour, le réalisateur de "Babel", Alejandro González Iñárritu, pour qui cette loi n’est que d’« un caractère xénophobe très inquiétant ».
Cette mobilisation générale dans l’esprit citoyen et citoyenne, a poussé la gouverneuse de l'Arizona, Jan Brewer, a apporté quelques changements à la loi vendredi. Dans des termes de recul assez significatif, elle a mis de l’eau dans le vin de sa loi en déclarant dans un communiqué : « Avec ces nouvelles dispositions, il est clair comme du cristal et indéniable que les contrôles au faciès sont illégaux et ne seront pas tolérés en Arizona », affirme-t-elle.
Un texte de loi qu’elle a fait adopter mercredi au Congrès régional, sous contrôle républicains. Ce texte permet d'arrêter, d’une part, quiconque suspecté de résider clandestinement (sans papiers) dans l’Etat de l’Arizona et, d’autre part, les forces de l'ordre qui n'appliquent pas la loi et qui seront par conséquent poursuivies par la justice.
Cet arsenal juridique et ses amendements rentreront en vigueur le 29 juillet prochain s’ils ne sont pas bloqués par la justice ou un référendum pour son abrogation, car il faut bien le dire , que cette nouvelle législation sur le délit de faciès irritent au plus haut lieu de l’administration américaine.
Au-delà du Président Obama qui manifestement se prépare à intervenir ces jours-ci, en mai, sur ce sujet, selon le New York Times, mais d’autres ont signalé et déclaré leur agacement et gêne à ce propos et qui pensent en revanche que « Les Etats-Unis doivent ouvrir leurs frontières ».
Tout comme par exemple l’ex président américain, Bill Clinton, qui considère que « La valeur de ce pays, ce que n'ont pas la Chine ou l'Inde, c'est que nous avons des personnes de partout dans le monde ici, et qu'ils font du bon travail. »
Et même chez les républicains, à l’image symbolique du maire de New York, Mike Bloomerg, qui réprouve la loi votée en Arizona etqu’il considèreune «invitation au harcèlement. Il y a environ 12 millions d'immigrés illégaux ici. Nous n'allons pas les expulser. Donnons-leur un statut. Il ne faut pas leur donner la citoyenneté, à moins qu'ils ne réussissent les tests, mais donnons-leur un statut permanent et tout ira bien.»
Le maire de New York dit même soutenir Obama «à 100%», si le Président décidait de revoir les lois sur l'immigration. Faisant ainsi allusion au projet de l'administration Obama qui devrait être présenté cet 'été.
Un projet qui prévoit de procéder aux régularisations des sans papiers qui ont une certaine présence sur le sol américain. Ce qui aussi une promesse de campagne du candidat Obama aux Hispaniques.
Malgré que, même dans son camp, chez les démocrates, certains craignent que le moment n’est pas favorable. Car l'argument selon lequel les immigrés «prennent le travail des Américains» est agité par nombres de républicains en cette période de crise...