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Billet de blog 5 août 2009

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Palestine: le congrès du Fatah pour «tirer la leçon»

Dans son discours d’ouverture du sixième congrès du Fatah, le président Mahmoud Abbas a reconnu les errements politiques de son parti devant le congrès, réuni pour la première fois depuis vingt ans.

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Dans son discours d’ouverture du sixième congrès du Fatah, le président Mahmoud Abbas a reconnu les errements politiques de son parti devant le congrès, réuni pour la première fois depuis vingt ans. Le Fatah a, d’après lui, commis des «erreurs», dont il est temps de «tirer la leçon».

«En raison du blocage du processus de paix, mais aussi à cause de nos erreurs, certains de nos comportements rejetés par le public, notre faible performance, notre éloignement d’avec le pouls de la rue et notre manque de discipline, nous avons perdu les élections législatives (en 2006) et ensuite, nous avons perdu Ghaza», a déclaré M.Abbas devant les délégués du parti à Bethléem, en Cisjordanie.

En effet, le Fatah, qui exerçait jusqu'alors un contrôle sans partage sur l'Autorité palestinienne, avait été battu aux élections par les islamistes du Hamas, qui, après 18 mois de coexistence houleuse au pouvoir, l'ont délogé par la force de la bande de Ghaza.

«Ce congrès doit constituer un nouveau départ, consolidant notre lutte pour atteindre nos principaux objectifs: la libération et l’indépendance», a affirmé M.Abbas, qui dirige le Fatah depuis le décès, en 2004, de son dirigeant historique Yasser Arafat. «Nous devons tirer la leçon de nos erreurs et chercher en permanence à nous remettre en question et à rectifier notre façon d’agir», a-t-il ajouté. «Notre principale tâche en tant que membres du Fatah est de redonner au mouvement (...) son rang, son rayonnement et son âme pour qu’il continue d’assumer son rôle historique qui est de conduire notre peuple vers la liberté et l’indépendance». Il s’agit du premier congrès «national» du mouvement depuis 1989 et seulement du sixième depuis sa création, à la fin des années 1950.

Dans le projet du programme politique soumis au congrès, le Fatah souligne la volonté des Palestiniens de «reprendre l’initiative afin de sortir les négociations de paix de l’impasse», en soulignant le «droit du peuple palestinien à la résistance contre l’occupation conformément à la loi internationale, y compris la lutte armée». «Tout en réitérant notre attachement à l’option de la paix et aux négociations, nous nous réservons le droit de recourir à la résistance légitime, garantie par le droit international», en glorifiant dans son discours de plus de deux heures «la résistance populaire».

Avec cela, M.Abbas, s’en est pris au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, l’accusant «d’anéantir les chances d’une reprise des négociations de paix en refusant le gel de la colonisation et en excluant une restitution aux Palestiniens de la partie arabe de Jérusalem ou de la vallée du Jourdain». Il a aussi accusé le gouvernement israélien de se livrer à une campagne de «purification ethnique» à Jérusalem-Est, en détruisant des maisons arabes et en installant des colons dans des quartiers palestiniens.

Le ministre israélien de l’Information, Youli Edelstein, a qualifié le congrès de «déclaration de guerre» contre Israël, dans des propos rapportés par le site d’information YNet.

«Ils disent explicitement qu’ils soutiennent la poursuite de la lutte armée», a-t-il dit.

M.Abbas a également violemment critiqué les «putschistes» du Hamas, dénonçant notamment la «répression» qu’ils exercent à l’encontre du Fatah à Ghaza et les accusant d’entraver le dialogue avec son parti en vue d’une réconciliation. «C’est un discours rempli de fanfaronnades et d’affabulations contre le Hamas», a répliqué le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

Le président palestinien, a désormais rejeté hier toute notion qualifiant de terrorisme la résistance légitime des Palestiniens contre l’occupant israélien. «Nous ne sommes pas des terroristes et nous rejetons toute description de notre lutte légitime comme du terrorisme». «C’est notre position ferme et permanente», a t-il martelé devant plus de 1900 délégués du mouvement, en réaffirmant le droit des Palestiniens à résister aux forces d’occupation israélienne. «La tenue même de ce congrès est un miracle, et sa tenue dans notre patrie est un autre miracle», tenait-il à souligné.

Ce congrès de trois jours, les délégués doivent renouveler le Comité central (21 membres) et le Conseil révolutionnaire (120 membres), principales instances du Fatah, et adopter un nouveau programme politique. Le Hamas quant à lui a refusé d’autoriser quelque 400 autres délégués du Fatah de Ghaza de se rendre en Cisjordanie pour y participer.

Regrettant l’impasse actuelle des négociations de paix avec les Israéliens, Mahmoud Abbas a réaffirmé son attachement au processus de paix. «C’est le droit des gens de dire que ces négociations sont vaines, pour autant, il y a une lueur d’espoir et nous devons poursuivre dans cette voie, pour l’intérêt du peuple» a-t-il déclaré comme pour faire allusion au prochain nouveau plan de paix sur lequel se planche actuellement l'administration Obama. et qui sera dévoilé prochainement par les Etats-Unis.

Pour sa part, le ministre israélien, M. Barak, a indiqué devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset que «dans les semaines à venir, le plan (américain) sera formulé et présenté aux parties intéressées». «Je crois qu’Israël devrait prendre l’initiative en acceptant ce plan» a t-il conclu.

Selon des médias israéliens, l’Administration américaine va apporter de nouvelles propositions qui seront dévoilées prochainement afin de donner un nouveau souffle au processus de paix amorcé lors de la conférence internationale d’Annapolis (Etats-Unis) en novembre 2007. Le porte-parole du département d’Etat américain, P.J. Crowler, a répondu lundi à Washington à une question de savoir si l’envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, allait annoncer un plan de paix américain précisant que «c’est une question de semaines».

Il est temps... d'en tirer leçon !

Azal CHALLALI

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