Le portrait du maréchal Pétain trône toujours sur les murs de la Mairie de Gonne-ville-sur-Mer dans le Calvados dans la région de la basse Normandie.
Il est là confortablement installé dans son portrait mythique qui jadis avait occupé tous les locaux officielles et publiques de l'ancienne République.
Dés le premier pas dans la salle des mariages de cet hôtel de ville il vous reçoit avec gentillesse ou mépris, c'est selon comment vous aussi vous le regardez. Il vous rend la réciproque yeux dans les yeux et droit dans son trillé. Si votre tête a de la mémoire un peu fragile et plein de souvenirs de la seconde guerre mondiale il peut encore vous faire peur...
Pourtant aucune autre Mairie en France n' a sur ses murs le portrait de Philippe Pétain.
Malgré moult démarches pour enlever ce portrait, M. Bernard Hoyé, maire de ce petit village depuis 2008, refuse catégoriquement de le faire, affirmant que «le portrait est présent depuis des décennies à la mairie».
Il trouve même un scandaleux et fallacieux prétexte afin de laisser le portrait du maréchal hanter l'enceinte de la Mairie de la Ve République en déclarant que: «Pétain apparaît dans une galerie de portraits des chefs de l'État français, qu’il soit controversé ou pas, je ne suis pas historien, je n’ai pas à prendre partie, contrairement à la Licra qui n’est pas objective». Soulignant dans la foulée qu'il n’est pas membre de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), association qui milite pour la révision du procès de Pétain et qu’il était «évident» qu’il ne contestait pas la Shoah.
Ces déclaration, M. le maire, les a faite suite à la lettre adressée par le secrétaire général de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), M. Richard Séréro, au préfet de la Région dans laquelle il lui demande de «mettre fin à ce trouble à l’ordre public».
La Licra qui y voit la «réhabilitation» du maréchal Pétain a aussi diffusé un communiqué hier mardi dans lequel elle déclare que «Cela porte atteinte au respect de la mémoire des victimes et de leurs familles qui ont eu à souffrir de décisions politiques prises par Philippe Pétain».
Ce révisionnisme historique manifestement résiste, résiste même après le discours historique de Jacques Chirac (1995) alors Président de la République où il a reconnu officiellement la responsabilité de l'État français dans «cette folie meurtrière» que fut la seconde guerre et qui incombe de faite à son premier chef qu'était Pétain et malgré cela, malgré tout... on en trouve aujourd'hui des adeptes nostalgiques d'un tel personnage. C'est tout simplement invraisemblable.
Car si jamais une semblable histoire venait dans l'hexagone dire que le portrait de Hitler ou un des siens traine encore sur un mur d'une quelconque Mairie même périphérique, même marginale en Allemagne, à coup sûr qu'il y aura irruption d'une de ces colères et révolte collectives sans doute que l'on a jamais vu en France.