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Billet de blog 7 septembre 2010

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« La fille de cœur des Chirac » ne se souvient de rien !

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« Le rejet de l'autre » [1] d'où se nourrit le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme est une question d'éducation, d'éducation familiale. Éducation familiale précisons-le très fort. Puis, l'école, quand la haine et la peur de l'autre couvre et s'empare de celle-ci, de l'école.

Souvent, dans l'histoire, quelque soit son altitude ou sa hauteur, ses hommes et ses animateurs, ce phénomène, reste et persiste vivant et vivace comme strate de sa classe sociale propre, de manière silencieuse, pernicieuse, régulièrement au grand sourire aimable et chaleureux à autrui; la main sur le cœur et le visage humaniste que nul ne peut suspecter une telle animation intérieure aride....

. Lisons librement ce que dit entre les lignes cet entretien...[2]

de la présidente de l’Etoile européenne du dévouement civil et militaire, association très ancienne qui œuvre pour soutenir « les plus faibles et les plus démunis », Anh Dao Traxel s’est rendue ce week-end au Cap-d’Agde et à Portiragnes. Originaire du Vietnam, qu’elle a fui en 1979 avec les boat people, elle a été accueillie à son arrivée en France dans la famille de Jacques et Bernadette Chirac qui en ont fait leur « fille de cœur ».
Anh Dao Traxel voue une reconnaissance éternelle aux Chirac bien sûr, mais aussi à la France en tant que « terre d’accueil ». Cette fidélité l’amène aujourd’hui à s’exprimer sur l’affaire de l’expulsion des Roms qui agite le pays depuis le début de l’été. Et le discours se veut sans concession, voire choquant de la part d’une militante humanitaire. « C’est entièrement assumé et surtout qu’on ne me croit pas téléguidée par mon père Jacques Chirac », assure-t-elle.
Comment a eu lieu votre rencontre avec Jacques Chirac ?
En 1979, je suis arrivée à l’aéroport de Paris parmi les premiers réfugiés des boat people, accueillis par de nombreuses associations et hommes politiques. Ma première réaction a été de dire : "J’arrive au paradis". Puis en réalisant que j’étais seule au monde et face à des difficultés énormes, la détresse m’a envahie. J’étais là pleurant dans mon coin, quand un grand monsieur s’est approché de moi, m’a prise dans les bras et m’a beaucoup parlé. Et puis un des prêtres présents m’a dit : "Te rends-tu compte de la chance que tu as : M. Chirac veut te prendre comme troisième fille". Je n’ai pas réalisé ce qui arrivait…
Et votre intégration dans la famille Chirac ?
Pas une seconde je ne me suis sentie étrangère. C’était le mois d’août : Bernadette m’a emmenée en vacances en Corrèze où j’ai rencontré Laurence et Claude qui m’ont accueillie comme une sœur. On avait entre 17 et 20 ans et on a fait la jeunesse ensemble.
Entrer dans cette famille a forcément facilité votre intégration ?
Bien sûr, mais je n’ai eu aucun passe-droit. Je me suis occupée de mes affaires toute seule. Bernadette m’a facilité l’accès à l’enseignement du français et m’a trouvé un emploi dans un foyer de personnes âgées où je servais la table. C’était étrange : pendant deux ans, j’étais chez moi, à l’Hôtel de Ville, comme une petite princesse, et à 7 h du matin j’étais au travail. Ensuite, j’ai passé un concours et je suis entrée au service du courrier de la mairie de Paris. J’y suis restée pendant 20 ans, sans la moindre promotion.
Votre parcours de réfugié fait que vous avez un regard particulier sur cette question. Et vous vous êtes exprimée très durement sur les Roms. Pourquoi ?
Oui, j’ai dit que les Roms n’ont pas leur place dans l’avenir de la France. Ils ne sont pas intégrables. Dans le « 91 » où j’habite, je vois ce qui se passe : tous les matins, des hommes obligent leurs femmes, leurs enfants et leurs petits enfants à faire la manche et attendent qu’ils rentrent le soir. Est-ce que c’est la France ça, est ce que c’est la dignité ? Est-ce que qu’on doit fermer les yeux ? Moi je soutiens fermement Sarkozy sur cette question.
Et aussi sur la déchéance de la nationalité ?
Tout à faut d’accord ! Moi quand j’ai eu ma carte d’identité, je l’ai photocopiée 50 fois tellement j’avais peur de la perdre. Je ne me pose même pas la question : une personne d’origine étrangère qui tire sur un policier doit perdre sa nationalité française automatiquement. Pour la polygamie c’est pareil : en République ça n’existe pas !
Même si on ne peut pas parler pour les autres, vous pensez que Jacques Chirac est aussi radical que vous sur ces questions ?
Chirac n’a jamais donné d’opinion sur la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy. Mais son côté humaniste ne fait aucun doute.
De la même manière que votre cas l’a touché, la détresse d’un enfant Rom ne doit pas laisser votre père indifférent ?
Bien sûr, mais je ne veux pas qu’on mette l’enfant au premier plan. La France reste le pays qui fait le plus pour les Roms. En Italie, on brûle les caravanes de Roms et personne ne dit rien. Mais arrêtons de salir notre pays.
Bernadette Chirac et vous-même êtes catholiques. Que pensez-vous de la position de l’Eglise ?
Moi mes icônes sont sœur Emmanuelle, mère Thérésa et l’abbé Pierre. Et je dis aux catholiques touchés par les Roms : « Allez sur le terrain et faites la charité ! »

[1] Terme souvent présent chez l'ex Président Chirac

[2] La personne est point importante ici, mais plutôt ses idées et sa vision (au regard de son milieu social adoptif )

Propos recueillis par: Midi Libre du 5.09.10

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