Le journal Le monde d'aujourd'hui, qui sortira dans l'après-midi, a réservé sa manchette à cette affaire qui va de rebondissement en rebondissement depuis son éclatement, à savoir « l'affaire Worth ».
Sur son site internet, Le monde, annonce avoir porté plainte contre X pour violation du «secret des sources des journalistes », plainte dans laquelle le quotidien du soir estime que les services du contre-espionnage ont été utilisés pour rechercher l'informateur d'un de ses journalistes qui enquête sur des soupçons de trafic d'influence à l'encontre du ministre du Travail.
Le monde affirme que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été sollicitée par la présidence afin de « cerner le profil de la source potentielle du reporter ». L'enquête de la DCRI a identifié un haut fonctionnaire à l'origine des fuites dans la presse, David Sénat, conseiller pénal au cabinet de la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, suite à quoi « le téléphone administratif » du conseiller aurait été expertisé et le listing de ses contacts aurait fait remonter le nom de Gérard Davet, journaliste du monde. David Sénat aurait été muté en Guyane, près de la cour d'appel de Cayenne. Le cabinet de Michèle Alliot-Marie réfute cette thèse.
L’enquête préliminaire sur l’affaire Bettencourt a pris un tour « déterminant » avec les gardes à vue de Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, du photographe François-Marie Banier et de l’ex-avocat de la milliardaire, Fabrice Goguel les 15 et 16juillet.
Ces auditions ont permis de connaitre les conditions d’embauche de Florence Woerth par M. de Maistre. Le Monde a fait état de ces informations à la « une » de ses éditions datées 18-19 juillet, sous le titre « Le principal collaborateur de Liliane Bettencourt met Eric Woerth en difficulté », au-dessus d’un article signé: « de notre collaborateur Gérard Davet ».
La publication de ces informations, à quelques jours de l’audition de M. Woerth par les policiers, prévue fin juillet a, semble-t-il, particulièrement irrité l’Elysée. Selon plusieurs sources interrogées par Le Monde à la Direction générale de la police nationale (DGPN) ainsi qu’à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), ordre a alors été donné à la DGPN de mettre fin aux fuites qui avaient abouti à la publication de ces informations dans Le Monde.
Le journal porte donc plainte au nom de la liberté de la presse.