Les superstitieux amis ou lointains diront que décidément DSK n'a vraiment pas de chance. Ses adversaires, en revanche, internes ou externes, eux, se frotteront les mains en espérant que, cette fois-ci, c'est la bonne; DSK serait enterré politiquement. Alors ! malédiction ou pathologie ?
Après une semaine bouillonnante de critiques, à tort pour certaines car hypocrites, mais aussi à raison pour d'autres car fondées, sur son train et mode de vie, voici une nouvelle fois, le probable meilleur des socialistes français pour la présidentielle de 2012 accablé par une affaire de mœurs présumée aux USA.
Plusieurs organes de presse américains ont annoncé samedi dans la soirée l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à l'aréoport JFK à New York et placé en garde à vue pour une histoire d'agression sexuelle. «Une brutale agression d’une employée de l’hôtel Sofitel New York». Machination et manipulation ? ou tout simplement une vérité.
C'est le site internet du New York Times qui a publié vers 19h17 (1h17 du dimanche matin heure française) annonçant que l'interpellation avait en tout cas eu lieu dans l'avion même à « 16h45 (heure locale) quand des enquêteurs en civil de l’Autorité des ports de New York et du New Jersey ont soudainement embarqué à bord du vol Air France 23 et emmené M. Strauss-Kahn en garde à vue»; DSK qui se rendait à destination de Paris pour manifestement aller ensuite à Bruxelles pour participer lundi à une réunion des ministres des Finances de la zone euro, puis faire un discours mercredi au 12e Forum économique de Bruxelles.
Le patron du FMI est «accusé d’une agression sexuelle sur une femme de chambre plus tôt dans la journée dans un hôtel de Times Square». Le New York Times donne nommément sa source, à savoir le porte-parole de la Port Authority de New York, John Kelly, responsable de l’organisation qui gère les transports de la ville, qui semble-t-il, selon la même source, a remis DSK à la police new-yorkaise qui devait l'interroger dans les locaux de la Manhattan Specials Victims Unit.
Le New York Post qui a donné pourtant cette information 40 minutes avant le New York Times affirme pour sa part que cette interpellation avait en effet eu lieu quelques minutes à peine avant le départ de l’avion. Information qui a été également confirmé samedi par un porte-parole de la police, selon plusieurs sources.
Une femme de chambre du Sofitel situé à la 44è rue a indiqué à la police qu'elle était entrée vers midi dans la chambre de DSK et que celui-ci aurait tenté de l'agresser sexuellement.
Ces détails que donne aussi l'agence américaine AP mais qui restent néanmoins pas encore confirmés, dit que lorsque la police est arrivée sur les lieux quelques minutes plus tard, après la plainte de cette femme de 32 ans qui a réussi, dit-elle, à s'enfuir de la chambre de DSK, ce dernier était déjà sur la route de l'aéroport laissant derrière lui plusieurs objets personnels et son téléphone portable. Ce qui fait dire à Paul J. Browne, porte-parole de la police de New York que le chef du FMI a du quitté sa chambre d'hôtel en catastrophe, « dans la précipitation ».
C'est pour une deuxième fois que DSK est frappé par un tel scandale. En 2008, comme directeur général du FMI, il a essuyé une enquête liée à ses relations avec Piroska Nagy, cadre au département Afrique du FMI. Mais les enquêtes internes ont finalement conclu que dans cette affaire DSK n'avait pas abusé de son statut.
Enfin, restons à présent sur ce propos, rédigé dans le blog, de l'un de ses partisans, l'élu de Lyon, Romain Blachier, cité par le JDD ce matin: « Bon soit cette histoire d'arrestation pour une histoire d'agression sexuelle est un truc complètement bidon (...). Soit moi qui suis un strauss-kahnien des plus convaincus depuis des années, par beau temps et par orage, je suis effondré si les choses se confirment. Les prochains temps le diront... »