Reporters sans frontières épinglent l'Iran, Israël, la Russie et l'Europe...
L'Iran: Répression des journalistes durant la contestation post-électorale
Israël: Censure pendant l'offensive sur Ghaza
Une Europe moins exemplaire
Une Russie «naufragée»
Les Etats-Unis en progrès
Tel est le nouvel état des lieux dressé par le classement mondial 2009 de la liberté de la presse publié mardi par Reporters sans frontières (RSF).
Déjà mal classé les années précédentes, l'Iran tombe à la 172e place du fait de la répression de la presse durant le mouvement de contestation de l'élection présidentielle de juin. Pour tenter de restreindre l'information sur les manifestations, les autorités ont empêché les journalistes étrangers de travailler dans les rues, bloqué de nombreux comptes rendus publiés en ligne et arrêté plusieurs blogueurs et journalistes.
«Censure préalable et automatique, surveillance des journalistes par l'Etat, mauvais traitements, journalistes obligés de fuir le pays, arrestations illégales et emprisonnements, tel est le tableau de la liberté de la presse cette année en Iran», souligne RSF.
L'Iran arrive «aux portes du trio infernal» en référence aux trois derniers du classement, les mêmes que l'an dernier: Turkménistan (173e), Corée du Nord (174e) et Erythrée (175e).
Dans ces trois pays «la presse a été tellement bâillonnée qu'elle y est aujourd'hui inexistante».
Quant à la France, elle sort la grande perdante de ce nouveau classement. Elle avait déjà perdu quatre place en 2008, et perdu huit autres en 2009 pour s'afficher à la 43ème position.
La raison de cette dégringolade: «Nous mettons en cause une judiciarisation croissante des affaires de presse» déplore Jean-François Julliard, le secrétaire général de RSF, interrogé par le journal 20minutes; il y a deux jours.
Il indique également que: «Nous pointons aussi les récentes affaires de France3 et Rue89 dont les journalistes se sont retrouvés convoqués par la police et ont été obligés de révéler les sources après la diffusion sur le Net des propos tenus hors antenne par Nicolas Sarkozy». «La protection des sources n’est toujours pas assurée et c’est un vrai problème», reprend Julliard, qui insiste: qu'on ne devrait pas «interpeller un journaliste accusé de diffamation chez lui au petit matin». Faisant allusion à «la procédure musclée» de mise en examen de Vittorio de Filippis, le directeur du développement de Libération et ex-directeur de la publication du journal.
Pour RSF, «la France devrait au contraire avoir un comportement exemplaire». L'Europe, «longtemps exemplaire en matière de respect de liberté de la presse, recule, avec seulement 15 des vingt pays issus du vieux continent contre 18 en 2008». «Il est inquiétant de constater que des démocraties européennes comme la France, l'Italie ou la Slovaquie continuent, année après année, de perdre des places dans le classement», conclut Jean-François Julliard.
En revanche, les Etats-Unis ont améliorés leur position et font ainsi un bond en avant assez significatif. Ils passent de la 40ème à la 20ème place. «L'arrivée du nouveau président Barack Obama et son attitude moins belliqueuse que celle de son prédécesseur à l'égard de la presse y est pour beaucoup», souligne l'organisation.