
Tout le monde a peu ou prou entendu parler de l'histoire extraordinaire de cette autrichienne, qui, enlevée sur le chemin de l'école à 10 ans, a passé huit années de sa vie prisonnière d'un déséquilibré mental, avant de parvenir à s'échapper. L'homme quant à lui se jetait sous un train à peine la fugue de sa captive découverte.
Ce livre, et surtout le battage médiatique autour de N. Kampusch, laissent perplexe. Une première question, si l'on regarde les nombreuses interviews que l'auteur a données, revient sans cesse: faut-il ou non s'intéresser à cette histoire, ou n'est-ce là que de la curiosité morbide?
Puis une autre : est-ce du fait d'un « syndrome de Stockholm » si tout au long du livre N. Kampusch essaie, non pas de comprendre, mais de vivre-survivre- avec son ravisseur?
C'est une histoire digne d'un affreux conte pour enfant. A la différence près qu'il s'agit d'un véritable évènement. Sur son chemin pour l'école, la petite Natscha se fait kidnapper par un méchant ogre. Il la gardera reclue dans une cave minuscule, enfermée sous terre, cachée aux yeux de tous. Il fera d'elle son esclave, sa créature, fou d'angoisse à l'idée qu'une once de sa liberté ne lui échappe: il gère son alimentation, son temps de lumière électrique par jour, le moindre de ses mouvements est épié.
Mais les contes apprennent beaucoup sur la psychologie humaine.
De même cette histoire, aussi morbide et douloureuse soit-elle, ne cesse d'intéresser, car elle révèle cette terrible faille de l'être humain, lorsque celui-ci perd tout contrôle de lui même et cède à ses pulsions les plus angoissées de possessivité et de sadisme.
Natascha Kampush décrit donc bien cet être monstrueux,