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Billet de blog 7 mai 2011

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Découvrez le cinquième volet de Camilla Lackberg avec "l'enfant allemand"

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On retrouve Erica Falck pour le cinquième volet de ses enquêtes à rebondissements au cœur de la côte suédoise. Cette fois, c’est en s’intéressant au passé méconnu de sa mère, froide et distante, qu’elle se heurte à nouveau au passé de la petite communauté de Fjällbacka.
Alors qu’un premier meurtre semble étrangement lié à ses recherches, elle pousse plus loin ses investigations et nous plonge au cœur d’un nouveau pan de l’histoire de la Suède contemporaine, dans une position de neutralité impossible durant la seconde guerre mondiale.
Comme pour chacun des précédents opus (La princesse des glaces, Le prédicateur, Le tailleur de pierre, L’oiseau de mauvais augure), le principe de l’enquête repose sur une multitude de points de vue : celui des enquêteurs officiels, la police du commissariat de Tanumshede, celui de l’héroïne, infatigable curieuse dont les liens avec la ville et ses habitants la mènent toujours sur les lieux sensibles, et enfin celui d’un ou plusieurs personnages impliqués dans l’enquête, et qu’on suit à travers des flash-backs renvoyant à une période plus ou moins lointaine, toujours au XXe siècle.
C’est encore une fois tout le talent de Camilla Läckberg, qui tient son lecteur en haleine sur deux plans à la fois, à travers deux époques : aujourd’hui, et entre 1943 et 1945. Grâce à un rythme toujours soutenu et à des fils conducteurs solides, on dévore les pages pour comprendre en même temps que l’héroïne une vérité trop longtemps cachée, et les conséquences d’un passé trouble sur la personnalité et les actes des mêmes personnages, 60 ans plus tard.
Si l’intrigue est toujours aussi haletante, c’est cependant ce volet historique qui fait la force de ce cinquième opus des enquêtes d’Erica Falck. Car l’auteur aborde la question de la neutralité suédoise face au nazisme, longtemps taboue et encore aujourd’hui peu étudiée, parce que trouble et parfois dérangeante. Une position d’autant plus complexe que la Norvège voisine était quant à elle occupée, et reste encore traumatisée par les évènements de ces années. Combien de suédois se sont alors positionnés à titre individuel, pour un camp ou l’autre ? Le récit laisse deviner à quel point la question se posa à tous ….
Mais à travers la bascule passé / présent, c’est aux problèmes bien actuels et de plus en plus marqués de la xénophobie et de la montée du néonazisme que nous confronte L’enfant allemand. Si beaucoup ont été marqués par la seconde guerre mondiale, si d’autres ignorent en grande partie les drames qu’elle a pu engendrer dans leur pays, un nombre croissant de suédois trouvent dans les courants radicaux d’aujourd’hui une réponse à leurs angoisses face aux modifications de leur société. Passé et présent se retrouvent alors à la croisée des chemins, logiquement liés dans des contextes pourtant si différents.
Un sujet lourd, nécessaire à aborder et que Läckberg sait aborder avec justesse tout en le mettant au service de son intrigue.
Une histoire à suivre donc, bien qu’au terme de ce cinquième épisode on puisse regretter que la lecture deviennent difficilement abordable pour qui ignore tout des précédents. La galerie de personnages qui les peuplent est en effet de plus en plus présente, toujours aussi attachante et drôle. Les fans les retrouveront avec plaisir, et pour les autres, on ne peut que leur conseiller de reprendre la série depuis le début. Ils ne le regretteront pas !

S.L.

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