Il s agit d un recueil de poèmes.Charles Juliet est très connu pour son Journal autobiographique (Journal 1 ,2 et 3 ), ainsi que pour la biographie de sa mère, Lambeaux, qui fut étudiée dans les classes secondaires, car accessible et profond à la fois.
Sa mère a été enfermée et est morte dans des conditions difficiles, le récit passionnant de cette pauvre vie nous est offert dans Lambeaux.
L autre chemin est aussi un récit de vie qui s égrène au cours de courts poèmes aérés , sans tître ni ponctuation.Faciles d’accès et profonds aussi.
Le tître, L ‘autre chemin, indique dès l’abord une incertitude sur le chemin, la voie à emprunter. Il y a un autre chemin, hésitant sur lequel choisir , l’auteur se retrouve .coupé de ses propres choix, de ses propres désirs, en exil, le mot « exil » est d ailleurs maintes fois repris, par exemple dans le poème qui se trouve en quatrième de couverture dans l’édition de 1998.
cela
qui me tint en exil
qui m »embrase
brûle mon sang
d ‘une telle avidité
cela
comment le nommer
le traduire
comment répandre
son feu dans mes mots
Oui, comment trouver le bon chemin, comment exprimer, comment nommer ce qui brûle ?
A la fin du recueil, il parle de l’amertume, de la honte et de la culpabilité qui ont été ses compagnes de route.
Cependant, à la fin de Lambeaux,il déclare avoir triomphé de la détresse impensable dont il était prisionnér . Pour bien faire et avoir un réel aperçu de cet auteur , il faut avoir lu Lambeaux en amont .
Dans un premier temps coupé, exilé de la vie, il écrit « si loin la vie comment l ‘atteindre » , « ce qui me coupe du quotidien » , « il attend la fin de l’exil » »ce qui me fait défaut je l’ignore », dans un premier temps coupé de tout, donc, il réalise in fine sa chance d avoir eu une merveilleuse mère adoptive après le décès tragique de la sienne,il réalise qu il n’a jamais baissé pavillon, qu il a pu tout de même, à force d’acharnement, trouver la lumière!
C’est l’histoire d’un cheminement douloureux mais courageux et victorieux. La souffrance est palpable,mais l’issue heureuse.
C’est une lecture qui épuise, tant on le voit peiner, mais on le laisse guéri.
Il a enfin donné son adhésion à la vie.Il a la conviction qu’il ne rencontrera plus jamais la détresse et la honte.
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