
C’est dans ses affaires, plus précisément dans ses carnets, que Nathalie Bauer retrouve les mémoires de son grand-père. Des souvenirs de jeunesse, lorsqu’en 1915, à seulement 22 ans, il est envoyé au front en temps que brancardier. Alors étudiant en médecine, sa vie bascule, de la légèreté de l’adolescence, au sérieux et au drame des champs de bataille.
Mais ce n’est pas tant le témoignage de la guerre, qui marque l’attention et l’émotion de l’auteur, mais plutôt la franche naïveté, l’énergie incroyable de la jeunesse, et la force que peut déployer la vie, pour demeurer créatrice, lorsque tout autour de soi n’est que désolation.
Armé de son Vest pocket Kodak, Raymond Bonnefous parcours la campagne et les tranchées, prenant clichés sur clichés, fidèlement reproduits dans le livre (et c’est l’un de ses points tant fort qu’émouvant). Nous suivons donc le parcours de ces jeunes hommes, qui à peine sorti des bancs de la faculté de médecine, soignent, recousent, mais aussi et surtout enterrent….
Se raccrochant à ses passions, sa culture, Raymond explore malgré la guerre et ses terribles exigences et privations, les possibilités de la photographie. Perdu dans des campagnes désertes, il demeure un passionné de chevaux et d’équitation, noue des amitiés solides, et découvre l’amour épistolaire, comme seule la distance le rend possible…
Ce livre nous narre la force de la vie, de la culture et de la jeunesse, face au désert de la guerre, il oppose la créativité à la mort, et demeure un message de confiance en la civilisation, même lorsque celle ci se déchire.
Retrouvez toutes nos critiques, nos lectures et nos interviews sur www.madamedub.com