
« La jouissance », c’est avant tout une histoire d’amour moderne, celle d’un couple de trentenaires, issus de la fameuse génération « Y ». C’est aussi l’histoire de l’Europe (d’où le sous-titre « un roman européen »), depuis sa création à la période de crise que le vieux continent traverse actuellement.
L’histoire du couple que forment Pauline et Nicolas, c’est l’histoire du couple franco-allemand qui connaît la réconciliation, la prospérité, la crise. Une histoire dans laquelle chacune des deux entités a sa propre singularité…
Nicolas a 30 ans, et essaie tant bien que mal de vivre de sa passion, le cinéma, en espérant que ce fameux déclic intervienne après l’écriture de son 1er scénario.
Pauline a 28 ans, elle travaille dans une grande entreprise de cosmétique et semble promise à un bel avenir professionnel.
Après 2 années écoulées tranquillement dans cette belle histoire d’amour, l’auteur nous conduit dans le délitement progressif puis l’effondrement d’un couple, tout comme cette Europe qui s’enfonce peu à peu dans la crise après les 30 glorieuses.
Au fil des pages, Florian Zeller nous montre simplement le processus de l’amour dans ce qu’il a de plus beau, mais aussi dans ce qu’il a de plus fragile. Ce ligament qui peut rompre à tout moment. L’auteur sait capter l’air du temps et la perception de l’amour par la génération « Y », « qui est passée à côté de l’histoire: pas de victoire, pas de bourreau, pas de sang », et le désir égoïste de jouissance qui la caractérise. En effet, comment résister à la tentation de Sophia, jeune et jolie polonaise ; qui propose en toute simplicité de « jouir et faire jouir »… ?
Si Florian Zeller sait brosser le portrait sans concession de cette génération face à l’amour, on peut regretter toutefois l’accumulation de références (Kundera, Breton, Sartre…) qui viennent parfois s’immiscer dans le récit de manière un peu forcée. Il n’en reste pas moins que nombre de trentenaires sauront se retrouver dans cette histoire d’un couple, finalement, très ordinaire…
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