Madamedub.com : Dans votre livre, les héros enquêtent sur un mystère historique, celui de la disparition d'une des nombreuses oeuvres d'art dérobées par les nazis: la chambre d'ambre. Comment avez vous eu connaissance de cette merveille? Vous dites dans votre préface que ce n'était pas un sujet très à la mode lorsque vous avez commencé la rédaction de votre livre.
Steve Berry : J’ai entendu parler de la Chambre d’Ambre pour la première fois en 1995. Je ne regardais pas, mais j’écoutais seulement une émission de télévision dans une autre pièce. Le narrateur était en train de parler de quelque chose appelé la Chambre d’Ambre. J’ai seulement entendu les quelques dernières minutes de l’émission, mais l’idée m’a fasciné. Malheureusement, je n’avais pas assez d’informations pour savoir ce qu’était la Chambre d’Ambre. En réalité, j’ai dans un premier temps pensé qu’il s’agissait d’une peinture. Tout ce que j’avais appris du peu que j’avais entendu était qu’elle avait été volée du Palais de Catherine de Tsarskoe Selo, et n’avait plus été revue depuis 1945. Je suis alors allé dans une librairie et j’ai feuilleté des guides de voyage sur la Russie jusqu’à ce que j’y trouve une référence. Cela a pris plusieurs mois de recherches supplémentaires afin de ficeler l’intrigue du roman.
Madamedub.com : Comment vous y êtes vous pris pour rassembler tous les éléments historiques et artistiques pour rendre votre récit vraisemblable? Etait-ce un gros travail? Des documents sont-ils facilement accessibles?
Steve Berry : Lorsque j’ai écrit la première ébauche en 1995, il n’y avait que très peu de textes en version anglaise mentionnant la Chambre d’Ambre. Pour rendre les choses plus complexes, il y avait peu d’informations sur internet, bien qu’aujourd’hui il y ait plein de sites dédiés à la Chambre d’Ambre. J’ai passé du temps dans des librairies et j’ai travaillé avec ce que j’ai pu trouver, ensuite je me suis rendu à Saint-Pétersbourg en 1996 afin de voir le travail de restauration en train d’être réalisé dans la Chambre d’Ambre. Les russes y travaillent depuis une dizaine d’années. Après avoir passé deux heures avec le Chef Restaurateur, j’ai réalisé qu’une grande partie de ce que j’avais écrit était faux. Je suis donc rentré à la maison, et j’ai re-écrit le livre. C’était en 1996. Le livre n’a pas été acheté par une maison d’éditions avant 2002. Les évènements historiques contenus dans le récit impliquant Hitler, Goering, le pillage nazi, l’art perdu, et les russes, est entièrement vrai. En fait, la plupart des informations contenues dans Le musée perdu sont issues des faits.
Madamedub.com : Avez-vous eu la curiosité d'aller visiter la reconstitution de la Chambre à Saint Petersbourg?
Steve Berry : C’est pour cela que j’y suis allé en 1996. Le travail de restauration était alors achevé à 30%. J’ai à nouveau visité la chambre en 2009, quand la restauration était alors totale. C’est une vision extraordinaire.
Madamedub.com : Existe t-il vraiment des "clubs" de collectionneurs d'oeuvres d'art selon vous, qui auraient des "musées secrets"? Lors de vos enquêtes avez vous pensé qu'il puisse exister une réalité aussi violente derrière ce monde délicat de l'art?
Steve Berry : Il ne fait aucun doute qu'un marché noir secret de l'art volé existe. Des milliers d'objets d'art sont volés chaque année et leur seule valeur provient soit de la rançon à leurs propriétaires soit de leur vente à des collectionneurs qui en sont amateurs. Donc, oui, une partie de ce qui est représenté dans le livre est réel. J'ai concocté l'idée d'un groupe qui vole ce qui est déjà volé. Cela, je pense, était habilement différent, et la différence est ce qui permet à un roman de fonctionner.
Madamedub.com : Quels sont vos livres de références? Ceux qui vous ont donné envie d'écrire?
Steve Berry : Il n’y a pas eu un ni même des livres m’ayant donné le désir d’écrire. Plutôt, ce fut une petite voix dans ma tête qui m’a dit de le faire. Chaque écrivain en a une. C’est ce qui les fait avancer et les maintient déterminés. Quand vous écoutez la voix et que vous écrivez, elle se tait. Quand vous ignorez ce qu’elle dit, elle vous rend fou. J’ai ignoré la voix pendant 10 ans puis, à l’âge de 35 ans, j’ai commencé à écouter.
Madamedub.com : Dans votre préface vous évoquez une suite possible aux aventures du chercheur de trésor américain, Wayland McKoy, votre idée a t'elle avancée?
Steve Berry : J’aimerais revisiter McKoy un jour, et cela pourrait bien arriver. Mais pas dans le futur proche. Je suis en ce moment en train d’écrire la série des Cotton Malone et un nouvel ouvrage indépendant qui sortira aux Etats-Unis en 2012.