
Partie en Haïti sur les traces de la jeunesse de son père, Anaïse se laisse guider dans les rues de l’île jusqu’au petit village de pêcheur d’ Anse-a-foleur, où avait vécu son père, et où était mort son grand-père et son camarade le colonel, dans un mystérieux incendie jamais élucidé.
Dans la voiture de Thomas, son guide, Anaïse écoute les contes de ce village paisible, dont le quotidien fut un jour bouleversé par l’arrivée d’une étrange équipe. Un homme d’affaire, sa femme fanatique de roman d’amour, leur fils mutique, et leur ami, le colonel Pierre André Pierre. Ces personnages feront jamais vraiment partie intégrale de ce décor, leur disparition non plus ne passera pas inaperçue. Les maisons jumelles des deux hommes brûlèrent lors d’une journée pourtant paisible et normale, ne laissant des deux amis que deux tas de cendre.
Le talent de ce roman, c’est de ne pas présenter ce fait sur le schéma d’une enquête policiaire. Si le mystère demeure, les habitants d’ Anse-a-foleur ont appris à bâtir autour de ce qu’ils ne peuvent maîtriser, pour préserver la paix et la quiétude. L’enquêteur dépêché par la capitale ne peut résister au charme de la bourgade ni à son style de vie.
Mais ce qu’ Anaïse apprendra c’est que l’important n’est pas le but de son voyage, mais le voyage en lui-même. Elle s’interroge; « Mon père avait choisi le voyage. Moi, je veux choisir. Non pas un lieu. Mais, comme le dit ton oncle, dans tous ces mondes qui font le monde, quel usage faire de ma présence? A quoi vais-je donner l’adhésion de mon rire? A quoi adresserai-je mon refus, ma colère? »
Ce livre est un conte poétique, un voyage de réconciliation avec l’inconnu.
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