Je salue la décision de certains syndicats français qui ont répondu, par une journée d’action ce mardi, à l’appel de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF).
Ce mouvement vise à combattre le processus de libéralisation progressive du ferroviaire, qui, comme pour les autres services publics, aboutira au démantèlement du système ferroviaire en France mais aussi en Europe.
La concurrence, mettre mot des libéraux, n’a rien apporté de positif dans les différents secteurs que les directives européennes se sont employées à dépecer au profit d’entreprises privées.
Des directives de libéralisation dont une partie est à mettre au bilan des socialistes : Jospin et Chirac ont signé comme un seul homme le traité de Lisbonne.
J’aime rappeler que le gouvernement Jospin a privatisé davantage que les les gouvernements Chirac, Balladur et Juppé réunis.
En effet, le bilan que l’on est souvent amené à dresser est le suivant : dégradation des conditions de travail, multiplication de la sous-traitance, et au final remplacement des monopoles publics pas des oligopoles privés…
Il est aberrant de laisser, au final, privatiser des entreprises qui ont réussi grâce au fonds publics – nos impôts – et à un statut public protecteur vis-à-vis des marchés financiers.
Ce fut le cas d’Air France, de France Telecom, des sociétés d’autoroute…. Toutes privatisées alors que le PS était au pouvoir. A qui le tour demain ? La SNCF, la RATP…
L’expérience du rail britannique s’est pourtant révélée catastrophique : accidents mortels et sous investissements chroniques ont poussé les dirigeants anglais à renationaliser le rail.
Il faut en finir avec ces orientations qui sont antinomiques avec l’essence même du service public qui doit, pour l’intérêt de tous et toutes, être géré par la puissance publique.
Seul la collectivité publique peut éviter de donner en pâture ces services publics essentiels, qui sont la condition indispensable à la cohésion sociale et au vivre ensemble. Les services publics sont des outils permettant d’accéder au droit commun, pas des produits financiers pour investisseurs en mal d'actions.