J’avais 12 ans quand je me suis dit « plus tard, je m’occuperais des personnes handicapées »
Bien sûr, c’était probablement très en lien avec le fait que ma famille maternelle était très touchée par cette question du handicap. Mon oncle polyhandicapé vivait chez nous depuis que j’avais l’âge de 5 ans.
Dans ma famille, on m’avait inculqué qu’il était normal de s’occuper des « plus faibles , des plus démunis ».
Il n’y avait là aucune gloire à en tirer, juste une normalité.
Je me suis donc très naturellement orientée vers le métier d’éducatrice spécialisée pour concrétiser ce qui donnait sens à ma vie, réparer en quelque sorte cette injustice familiale que j’avais vécu précocement et participer à ce que ce monde soit meilleur.
J’avais comme idéal de faire que chaque personne, quelque soit sa fragilité, son histoire puisse trouver un soutien, un réconfort, une main tendue.
Utopie, me direz-vous... mais n’avançons-nous pas grâce à ce en quoi nous croyons ?
A 19 ans, j’ai commencé à travailler avec des personnes porteuses de handicap mental et physique. Même si cet univers m’était connu, le 1er jour fût difficile.
La confrontation aux malformations physiques, à certaines odeurs, aux cris sans mots, était violente.
Mais du haut de mes 19 ans, je croyais aux possibles, à l’envie de faire progresser.
Très vite, j’ai compris que ce n’était pas mes envies qui étaient importantes mais le fait de s’adapter en permanence à la personne en face de moi. A ses besoins, ses capacités, ses difficultés, ses envies, son histoire.
A partir de là, j’ai ressenti combien se former était important, car chaque personne, dans ce qu’elle me renvoyait de part son handicap, résonnait en moi différemment.
La question de la violence est apparue très vite.
Je me souviens de cette jeune femme, d’apparence très masculine, qui passait son temps à se déshabiller et à se gratter les parties intimes. Elle pouvait surgir derrière chacun de nous, résident ou professionnel et nous griffer jusqu’au sang ou nous attraper par les cheveux fortement.
L’équipe, la plupart du temps, démunie, l’enfermait dans sa chambre. Elle hurlait et frappait à la porte. Personne ne savait que faire, tant la récurrence des agressions étaient omniprésente.
On pouvait lire en chacun de nous une forme de culpabilité, et en même temps, l’envie que chacun soit protégé quelques instants.
Après ma formation durant laquelle on m’a demandé de me questionner sur mes réelles motivations, mais aussi mes fragilités, ce qui me constituait en somme, j’ai travaillé pendant 6 ans avec des adultes porteurs de handicap mental. Certains avaient une déficience, d’autres des pathologies telles que la schizophrénie.
J’avais 21 ans et j’étais vraiment habitée par l’idée de changer les choses établies.
A cette époque, pour la plupart, les résidents qui vivaient dans ce foyer, travaillaient en CAT (centre d’activité par le travail). D’autres , avec des pathologies plus conséquentes vivaient au foyer.
C’est en rencontrant René que j’ai appris le plus sur moi. Une rencontre qui a bouleversé ma vie.
René avait 50 ans. Il était trisomique et souffrait d’une déficience importante.
René disait ne pas aimer les femmes, il répétait sans cesse « les femmes c’est sale ».
Était-ce dû à son éducation très religieuse ? A son handicap ?…
Il avait pour particularité de parler de lui, à la 3eme personne en disant « lui , il n’aime pas que les femmes le touchent ».
A mon arrivée, bien évidemment, j’ai eu droit à ce laïus et il semblait intraitable.
Alors j’ai commencé, ce que j’appellerais un apprivoisement... d’abord en lui faisant chaque jour une petite caresse sur le haut de la main. Ce à quoi il répétait sans cesse, en retirant sa main « non mais elle, elle fait quoi ? »
Cela a duré des semaines. Puis je lui faisais une petite caresse sur le bras quand je sentais que le stade de la main pouvait être dépassé . Jusqu’au jour où je lui ai caressé la joue.
René, ne vociférait plus , dans ses yeux une forme de tendresse s’installait. Et puis un jour il sortit cette phrase qui résonne dans mon coeur jusqu’à aujourd’hui « Lui , il l’aime bien ».
J’avais l’impression d’avoir gagné un trésor. Et cela en était un. Car René m’avait appris la patience et j’avais gagné sa confiance.
La patience de comprendre que derrière l’opposition peut se cacher des peurs.
Cet homme m’a tellement touché que 30 ans plus tard, je parle toujours de lui quand je forme de futurs professionnels.
C’est ma manière de lui rendre hommage et de continuer à le faire exister, même si il n’est plus de ce monde aujourd’hui.
Au-delà de la patience, j’ai appris que c’est à nous, professionnels du social et du médico-social, de dépasser le rejet et la violence que l’on peut subir pour aller à la rencontre de personnes souffrantes mais exceptionnelles.
C’est dans ce même foyer, aux prémices de ma carrière, que j’ai découvert quel allait être mon 1er combat. Un combat que je n’avais pas soupçonné et encore moins anticipé : celui de la maltraitance des professionnels sur les résidents.
C’est lors d’une soirée de travail qu’un résident, Pierre, vint me voir en tremblant. Il avait des difficultés à s’exprimer tant son émotion était vive. Je le questionne et il me demande alors :
« Magali, est-ce que je peux prendre ma douche après le repas? »
Sa question me paressait inutile dans la mesure où il était chez lui, dans ce foyer.
Je compris très vite que son inquiétude n’arrivait pas à se formuler aisément et qu’il allait falloir que je prenne le temps.
Il finit par m’annoncer qu’un éducateur du groupe les menaçait de les frapper avec un bâton en bois si ils ne prenaient pas leurs douches avant le repas.
Je n’en croyais pas mes oreilles. Il m’en apporta la preuve en allant chercher ce bâton d’environ 1 mètre, caché derrière les doubles rideaux du salon.
Un mélange d’émotions m’anima à ce moment là... le dépit, la colère, le devoir d’être rassurante, le sentiment d’injustice...
Je pris le temps de rassurer Pierre en lui disant que j’allais faire en sorte que cela n’arrive plus jamais et qu’il avait eu raison de venir me parler.
Depuis 6 mois dans cette structure, et avec la naïveté de mes 21 ans, je pensais alors qu’il suffisait de dénoncer cet acte pour qu’il soit stoppé à tout jamais.
Je décidais alors d’aller voir chaque éducateur, présent dans l’institution depuis de nombreuses années et je leur posais toujours la même question « es-tu au courant que cet éducateur frappe les résidents ? ».
Les réponses étaient variables.
Il y avait ceux qui ne savaient pas, ceux qui savaient mais cherchaient à éluder ma question et ceux qui minimisaient en répondant « il ne les frappe pas vraiment, il les menace juste ».
J’étais sidérée que certains de mes pairs soient si peu courageux.
Je décidais alors d’aller voir la direction pour être fidèle à ma promesse à Pierre : la peur et la maltraitance ne devaient plus régner.
Devant tous les détails donnés, il ne pouvait en être autrement.
La décision tomba : l’éducateur partirait du groupe... mais serait muté sur un autre groupe de l'institution.
J’étais atterrée.
On m’expliqua alors combien il était difficile de sanctionner une personne en poste depuis 20 ans…
Cette situation de maltraitance, je l’ai retrouvé quelques années plus tard dans un établissement accueillant des enfants de 6 à 12 ans, présentant des troubles du comportement et de la personnalité.
Une éducatrice spécialisée était connue pour ses crises d’hystérie de temps à autres mais encore une fois, je découvris l’omerta qui régnait autour d’elle.
Elle ne se contentait pas d’avoir des épisodes de « crise », durant certaines réunions. Mais malmenait certains enfants en les tirant par les oreilles ou en les humiliant devant les autres.
De nouveau j’en fis référence au directeur d’établissement qui me répondit « Magali, cette femme est pathologiquement atteinte, ce que vous encaissez, c’est ce que les enfants endureront en moins ».
Encore une fois je ne croyais pas ce que j’entendais.
Il était au courant et faisait mine de ne pas savoir. Il la laissait faire.
Devant ma détermination, il finit par la changer de groupe elle aussi, et la muta sur un nouveau poste avec des enfants déficients. Évidemment c’était plus facile pour elle d’exercer sa violence auprès de cette typologie d’enfants qu’auprès d’enfants caractériels.
La liste des établissements où je connu ces situations de maltraitance est longue. Tous sans exception présentèrent une ou plusieurs personnes qui agissaient ainsi.
Sans jamais accepter cet état de fait, je compris cependant que mon action serait toujours limitée, entravée par ce que j’appellerai un désir institutionnel de ne pas brasser ce qui est dérangeant.
Chacun voulant préserver sa place et couvrant les dérives de personnes malveillantes.
J’ai souvent pensé à changer de métier, écœurée par le manque de courage et le silence obscur de certains collègues ou de chefs d’établissement.
J’ai parfois fait des pauses pour me ressourcer ailleurs mais je me disais toujours que je ne pouvais pas abandonner. J’avais l’impression d’être lâche si je le faisais.
A l’aube de mes 40 ans, j’ai décidé de devenir formatrice pour des personnes qui voulaient s’occuper de personnes porteuses de handicap ou de personnes vieillissantes en Ehpad.
J’ai rencontré des personnes exceptionnelles, avec un courage et une implication à toute épreuve.
Mon désir était de transmettre des savoirs faire et des savoirs être et j’apprenais aussi d’elles. J’étais heureuse de partager.
Cela a duré 5 ans... la 6ème année j’ai commencé à voir arriver un autre type de profil de personnes.
Elles semblaient être désengagées, ne pas savoir pourquoi elles faisaient cette formation.
Je compris que quelque chose était en train de changer.
Oui le monde était en pleine mutation.
Les combattants avaient laissé la place à des opérateurs.
Alors la question se posa de manière plus précise « qu’est ce qui m’animait encore malgré ces mutations qui ne me correspondaient pas ? »
Après avoir rencontré tous ces enfants fracassés physiquement, émotionnellement, perdus , déstructurés, je retrouvais en chacun d’eux , ce que j’appellerai l’étincelle de vie .
Parfois, toute petite ou au contraire très grande, qui à chaque fois m’a ramené à l’essentiel.
Qu’est-ce que nous avions tissé comme lien ensemble ? Quelle graine semée allait pouvoir germer ?
Qu’est ce que nous allions déposer l’un chez l’autre pour co construire un bout de chemin ensemble ?
Les enfants nous ramènent à cette humilité nécessaire, car nous ne savons jamais exactement quelle sera la portée de nos actions que nous voulons éducatives.
Cette étincelle de vie, je la voyais chaque jour à travers le sourire d’un enfant à qui je chantais une chanson le soir avant de s’endormir et qui mettait beaucoup d’énergie à retenir les paroles.
Ou bien encore à cet enfant qui se raidissait à son arrivée quand on lui proposait un câlin et qui désormais me serrait spontanément dans ses bras au retour de l’école.
Les exemples étaient omniprésents et parlaient tous de la même chose.
Ce gros mot que l’on ne veut plus prononcer dans l’éducation spécialisée, tant on a inculqué aux jeunes professionnels, la question de la distance professionnelle à avoir.
Ce gros mot c’est la proximité professionnelle au contraire, car nous partageons l’intimité de l’Autre, ses souffrances les plus profondes, son Histoire, ce qui le fonde.
Et pour partager tout cela, le lien de confiance est nécessaire. Il demande un apprivoisement, du temps.
Un lien sécure qui va s’établir jour après jour, petit pas après petit pas.
Mais comment continuer à offrir ce lien sécure alors que les institutions, reflet de la société dans laquelle nous vivons, met les professionnels en insécurité permanente ?
Comment accompagner des enfants qui relèvent de la psychiatrie alors que nous ne sommes pas formés pour cela ? Ils sont de plus en plus nombreux à arriver dans des maisons d’enfants car il n’y a pas de place dans des services adaptés.
Ces enfants souffrant de troubles sévères du comportement et de la personnalité sont mélangés à d’autres enfants placés pour des maltraitances et certaines formes de négligence dans leur contexte familial.
Ce melting-pot explosif provoque crises, violence verbale et physique, contentions...
Mais tout cela n’est rien au final, face à une mutation bien plus grave et souterraine.
Quelque chose qui s’est installée sournoisement depuis des années..
Aux postes clefs de chefs de service et de direction sont arrivés de nouveaux profils .
A mes débuts , dans les années 90 , ces postes étaient occupés par d’anciens éducateurs ou professionnels de terrain qui connaissaient la dureté de nos métiers de l’accompagnement.
Ils étaient devenus chefs d’établissement, par promotion sociale, dans la continuité de leur parcours professionnel.
Ils étaient là en soutien des équipes éducatives, défendant des valeurs communes .
La solidarité, la convivialité, le partage, le respect de l’Autre, la coopération, la liberté d’expression..
Aujourd’hui, toutes ces valeurs sont des gros mots et sont bafouées sans scrupule.
Comment en est-on arrivés là ?
Ces chefs d’établissement ont été remplacés par des gestionnaires qui ne parlent des enfants que comme des prix de journée .
Il faut remplir l’institution pour ne pas perdre d’argent. Ces gestionnaires cravatés n’ayant aucune connaissance des personnes qu’ils dirigent. Leur métier, leurs ressentis ils ne les connaissent pas et pire encore ils s’en foutent.
Ils affichent une condescendance et un mépris sans limite.
L’autoritarisme se faufile a travers des mails de rappel, des mails de note de service, des mails, des centaines de mails pour tout... pour rien…
On ne se parle plus, on s’envoie des mails.
L’essence même de nos métiers liés à l’humain, qui devrait être la communication et le partage est remplacée par l’envie incompressible pour chacun de montrer son petit pouvoir hiérarchique.
La maltraitance est partout.
Elle se propage tel un fléau. On enchaine les réunions sans y mettre de sens, on parle pour justifier le bien-fondé de décisions prises à l’emporte pièce. Le bien-être des personnes n’est plus la priorité.
Ni celui des personnes, enfants, adolescents ou adultes accompagnés. Et encore moins celui des personnels accompagnants.
Traités avec mépris, financièrement parlant, nous n’avons même plus le bénéfice de se sentir reconnus dans la difficulté de notre travail.
D’ailleurs , entendez-vous parler des éducateurs spécialisés ? Les médias, ne les évoquent, uniquement, que lors de rares reportages sur la protection de l’enfance.
Ces mêmes médias qui font le constat, de maltraitance sur les enfants, ne s’interrogent jamais sur les conditions de travail de ceux qui s’en occupent.
Quelles en sont les raisons ?
A mon sens, l’une d’entre elles, c’est que tous ces professionnels de l’éducation spécialisée n’intéressent personne tout simplement. Ils sont évoqués le plus souvent comme ayant pour vocation de s’occuper des autres. Et l’on passe vite à autre chose. C’est tellement arrangeant de se dire que certaines personnes se sont dévouées à s’occuper des autres.
Alors vous entendez , au détour de discussions avec les personnes les plus empathiques, « tu fais un métier utile et courageux ! Quel beau travail !! Moi je ne pourrais pas faire ce que tu fais !... »
Et puis certains autres ne prendront même pas la peine de vous en dire quelque chose car c’est plus confortable de s’extraire de la douleur des autres.
Le handicap, la violence, la maltraitance sont des sujets qui font peur.
Et puis il y a eu ce matin d’octobre , 6h du matin, il fait nuit , je suis dans la rue et je vais au travail rejoindre 13 enfants qui m’attendent au travail. Je réfléchis à ma vie, ça tourne en boucle.
30 ans que je la consacre à l’accompagnement de personnes en grande difficulté pour ne pas dire souffrance.
30 ans que je suis animée par le désir de donner un sens à la Vie, de participer à ma petite échelle à ce que le Monde soit un peu meilleur.
30 ans que je travaille les weekends, les jours fériés, que je finis à 22h30 le soir, que je commence à 6h30.
30 ans que j’encaisse la violence des mots, la violence physique.
30 ans que j’accepte la pression du contexte institutionnel, répondre à l’urgence en permanence, le manque de personnel formé, le manque de personnel tout court .
30 ans que je livre des combats qui tout à coup me semblent vains
Je sens que mon corps est fatigué, je suis épuisée.
Je réalise tout à coup que l’ampleur des dégâts est trop importante. Que ces combats me dépassent, me submergent. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Où est ce grand psychanalyste, connu à mes débuts, qui lorsque nous lui exposions une difficulté avec un enfant, nous aidait à trouver en nous des pistes de réflexion ?
Où sont tous ces chefs de service qui étaient capables de nous soutenir, de défendre avec nous, éducateurs, des valeurs ?
Où sont ces directeurs qui connaissaient ce que voulait dire PROTECTION DE L’ENFANCE ? Qui savaient incarner un cadre rassurant, contenant. Aujourd’hui, ils ne parlent des enfants qu’en terme de prix de journée.
Où sont ces éducateurs, qui avaient des convictions, les défendaient avec force, parfois véhémence ?
Il semble que tout cela soit réduit à peau de chagrin. Quelles en sont les raisons ?
Bien sûr on peut évoquer le contexte économique et l’obligation de rendre des comptes sur les budgets engagés. Mais ce serait simpliste d’imaginer que cela se réduit à cela.
On peut se demander comment la Violence et la peur dans notre société se sont infiltrés dans chaque micro cellule en chacun de nous.
Face à la violence , la peur est partout . Peur de parler, peur de réagir, peur d’être sanctionnés, peur de perdre son emploi, peur d’être jugé, peur de s’indigner...
Quel beau mot que l’indignation pourtant... Ce sentiment de révolte quand la dignité humaine est touchée, impactée , violentée. Je ne vois plus que très épisodiquement, des indignations générales. On ne s’indigne plus que lorsqu’on est touché dans son petit espace personnel.
Ces constats affligeants sont répandus dans de nombreuses sphères de notre société. Le manque de communication, de valorisation, de partage s’est engouffré dans les interstices de nombreuses organisations et entreprises.
Jamais il n’y a eu autant de ce que l’on nomme à présent « burn out professionnel. »
Ces sentiments de ne plus être à la hauteur de son poste, de dévalorisation, d’être dans une impasse. Cette pathologie reconnue partiellement aujourd’hui est soignée à coup d’anxiolytiques et antidépresseurs.
Là encore les problématiques sont contournées, on enfouit la souffrance psychologique par des psychotropes puissants.
Il devient utopique d’imaginer que la bienveillance, la considération, le soutien et l’entraide pourraient être des remèdes bien plus efficaces.
Alors , non, je ne pense pas que nous pourrons éradiquer la maltraitance car elle s’est engouffrée à trop de niveaux , a pénétré toutes les strates de notre société.
Nos petits combats individuels ne gagneront pas sur l’ego des hommes.
Et pourtant… je continue de croire en une parcelle infime d’humanité et je finirais sur cette histoire que je raconte année après année quand je donne des formations ..
celle du petit colibri :
Un jour, il y eut un immense incendie dans la forêt. Les animaux terrifiés assistaient impuissants au désastre. Tous, sauf un petit Colibri qui s'activait jusqu’à la mare, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Les animaux interloqués lui disent « Mais enfin, petit colibri, ce n’est pas avec ces quelques gouttes que tu vas arriver à éteindre ce feu ».
« je sais » répondit-il, « mais je fais ma part ».
Magali Canovas