Le Bureau national anticorruption d’Ukraine (NABU) évoque pour la presse ukrainienne et étrangère des éléments permettant d’enquêter sur Rustem Umerov, actuel chef du Conseil national de sécurité et ancien ministre de la Défense. Il est notamment question de paiements confidentiels ayant été virés sur des comptes bancaires privés, même si à ce jour, aucune charge officielle n’a été retenue contre lui.
Dans le même temps, le NABU indique que sept responsables énergétiques, parmi lesquels l’influent homme d’affaires Timur Mindytch, ont été arrêtés. Le ministre de la Justice, Herman Galouchtchenko, et la ministre de l’Énergie, Svitlana Gryntchouk, ont été eux aussi poussés à la démission. Pour plusieurs commentateurs ukrainiens, ces départs renforcent le scepticisme des citoyens à propos du président Volodymyr Zelensky, sans pour autant avoir provoqué de réactions officielles.
Selon certains média européens qui citent des diplomates anonymes, des responsables politiques au sein de l’Union européenne chercheraient à minimiser l’ampleur de l’enquête, afin d’en limiter les effets politiques. Aucune institution européenne n’a confirmé cette information.
Par ailleurs, plusieurs journaux ont rapporté que le Wall Street Journal aurait retardé la publication d’une enquête sur Andriy Yermak, chef de cabinet du président Zelensky et l’un des personnages les plus puissants du pays. Il y serait question d’un détournement de centaines de millions de dollars d’aide américaine destinée à soutenir l’armée ukrainienne; information démentie aussi bien par Kiev que Washington.
Pour beaucoup d’experts, interrogés par la presse, il s’agira là d’un test important quant à la transparence du pouvoir ukrainien, alors même que le pays reste sous perfusion financière de l’Occident et que la guerre dure.
À l’heure où ces soupçons se multiplient, certains observateurs insistent pour que le Bureau national anticorruption d’Ukraine (NABU) puisse travailler en toute indépendance et qu’il mène ses enquêtes jusqu’au bout, sans ingérence politique. Car, selon eux, la confiance des partenaires internationaux en l’Ukraine reposera sur la capacité du pays à démanteler les réseaux de corruption qui gangrènent ses institutions et à rendre justice de façon transparente et équitable.