Roe v. Wade mort et enterré
Arrêt historique rendu par la Cour Suprême en 1973, Roe v. Wade intégrait le droit à l’IVG dans la constitution américaine depuis plus d’un demi-siècle. Sa révocation signifie désormais que chaque État se voit désormais libre d’interdire ou non l’avortement sur son sol. Il apparait nécessaire de rappelle que le nombre d’avortements n’a jamais baissé en cas de suppression du droit à l’IVG, les femmes continuer d’avorter clandestinement. La seule différence est donc que lorsque ce droit est révoqué, les femmes en meurent d'avantages, dû à la dangerosité des conditions dans lesquelles elles avortent. Une vingtaine d'États ont prévu ou prévoit de l'interdire, avec souvent une forte pénalisation et l'absence d'exception y compris en cas de viol, inceste ou raison de santé.
Une opportunité pour les conservateurs français
Il n’aura même pas fallu 24h à la droite française pour sauter sur l’occasion et relancer le débat sur le droit à l’avortement en France. « Le politiquement correct en France impose d'être favorable à l'IVG comme si ça ne pouvait susciter aucun débat. Donner la liberté à chacun des états de décider, je trouve ça particulièrement respectueux de la démocratie », exprime Ludovine de La Rochère sur CNews. Marine Le Pen parlait il y a quelques semaines “d’avortements de confort”. En effet, en France, les réactions sont nombreuses, notamment sur les bancs de l’Assemblée Nationale. La cheffe de file des députés LREM Aurore Bergé a annoncé samedi 25 juin une proposition de révision constitutionnelle pour inscrire le respect de l’Interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Sa proposition de loi stipule que “nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse”.
Une piqûre de rappel s’impose
Le droit à l’avortement constitue un droit fondamental pour garantir aux femmes la liberté de disposer de leur corps mais pas seulement. C’est aussi une question de sécurité et d’opportunité économique. La légalisation de l’avortement augmente de 72% la probabilité de faire des études supérieures pour les femmes, retarder la maternité d’un an permet d’augmenter de 11% les salaires des femmes, l’accès à l’avortement fait baisser le pourcentage d’enfants qui grandissent dans la précarité et améliore leurs possibilités d’évolution, notamment leur taux d’acceptation à l’Université. L’accès légal à l'IVG a aussi réduit les grossesses adolescentes de 34 % et fait chuter le taux de mortalité maternelle de 30 % à 40 % chez les Afro-Américaines. Celles qui ont pu avoir recours à l’IVG ont plus de chances de poursuivre leurs études, de travailler plus longtemps, d’être mieux payées et d’avoir une meilleure qualité de vie. (explique Caitlin Knowles Myers, économiste au Middlebury College). L’accès à l’avortement permet de rendre la société dans sa globalité plus éduquée et dans laquelle les citoyens occupent de meilleures positions financières.