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Billet de blog 27 juillet 2015

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DES MAGNIFIQUES RÉSULTATS DE LA CAMPAGNE LIBYENNE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

«Sic transit gloria mundi  Sarkozi »

Propagande majoritaire, et relais médiatiques l'orchestrant, la campagne libyenne menée par Sarkozy avait commencé sous des clameurs d’approbation enthousiastes, accompagnées de dithyrambes enflammés. Le maniement des encensoirs à l’adresse de Sarkozy et de son compère BHL avait copieusement enfumé le landernau de notre bel hexagone.

Le P.S (comme au bon vieux temps de la SFIO des guerres coloniales) fut lui aussi animé d’une juste fureur belliciste.

Quelques trublions, et des esprits chagrins immédiatement taxés d'anti-patriotisme hargneux  furent voués aux gémonies par tout ce que le peuple comptait de franchouillards cocardiers.

Ils osèrent, en effet, dans ce déferlement d'adhésions laudatives, et dans ce concert de cocoricos, observer que l'intervention en Libye n'était pas dépourvue d'ambiguïtés.

Ils allèrent jusqu'à prétendre que pour mordre les jarrets de Mouammar le maléfique, Obama se servait d'un caniche anglais et d'un roquet français.

Ils trouvèrent fort étrange que l'on fasse appel à des monarchies golfiques d’un autre âge, notamment la qatarie, pour aider à établir la démocratie en Libye.

Sachant que le pétrole abondait en cette contrée, ils avancèrent l'idée que cela pouvait constituer un motif de guerre autrement plus crédible que les sornettes démocratico-humanitaires avancées pour justifier cette expédition d'un autre âge.

Certains mêmes, instruits par leur expérience, s'enhardirent jusqu'à suggérer que  la "révolte" avait été préparée par divers services secrets, dont bien sûr ceux des États-Unis, de la Grande Bretagne, de la France, et accessoirement de l'Italie, ancienne puissance coloniale mal guérie de son éviction.

D'autres enfin, nourris dans le sérail et n'en n'ignorant point les détours, exhumèrent une lettre (fictive) de Nicolas à son ami Mouammar, lettre  dont voici l'exacte teneur :

"Mon cher Mouammar,

Alors que voici peu mes jardins s’honoraient de voir se déployer ta tente de Bédouin, mon prompt retournement suscite ton émoi.

On m’oblige aujourd’hui à mener contre toi, avec l’étroit concours de la perfide Albion, un infâme combat qui te laisse pantois.

Un grand nobélisé m’a contraint fermement à te venir occire. Sans aller jusque là, à moins que tu m’y forces, je te ferai subir la juste punition que tes crimes nombreux appellent en retour.

La cause de mon revirement ?  Sois en persuadé, elle n'est que  pure et vertueuse exigence démocratique, et n'a rien à voir, comme le prétendent les mauvais esprits, avec  ma soif de grandeur ou quelque motif secret lié à nos accords passés.

Sache enfin, que je garde en mon cœur nos baisers d’autrefois".

Lorsque le combat cessa, un peintre répondant au nom de Mantegna  illustra le "triomphe" de Jules César De Nagy Bocsa.

- On pouvait y admirer Copé et les hérauts de l'UMP embouchant les trompettes de la renommée.

- On y remarquait la vigueur (demeurée) du vaillant  Juppé, lourdement chargé d'une urne emplie de pétrole.

- Bey Hachel figurait aussi sur le tableau, portant pour sa part une urne plus petite, seulement emplie de sa propre suffisance.

- On pouvait même y apercevoir un démocrate socialiste ordinaire chantant la louange du tyrannicide Sarko. Il s'agissait, croyons nous savoir, du petit Manu Valls. Mais ce pouvait être tout autre socialiste.

Les gobe-mouches, les benêts et les jocrisses applaudissent à l'assassinat du terrible dictateur.

Tous les démocrates patentés ou proclamés se répandirent pour leur part en félicitations, congratulations, odes et louanges à l'adresse du vaillant tyrannicide.

Las ! Quelques esprits chagrins exhibèrent alors un autre tableau, celui d'un certain Jean-Léon Gérôme, tableau intitulé "Vérité sortant du puits armée de son martinet pour châtier l’humanité".

Ce tableau fut lu de manière fort impertinente, car peu de temps auparavant  L'Express avait titré : "L'agence officielle libyenne Jana a annoncé avoir "appris qu'un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale", ajoutant un peu plus tard : "Sarkozy pourrait proposer des "frappes ciblées" sur la Libye".

Puissions nous voir  « La Vérité sortant (nue) du puits armée de son martinet » pour châtier le petit Nicolas ......espéraient les uns.

Pourvu qu’une intelligente « frappe ciblée » vienne opportunément obturer ce puits jusques à la fin des temps pensaient les autres.

Des frappes ciblées eurent lieu. L'une d'entre elles s'abattit sur le véhicule du pauvre Mouammar en fuite, jetant au sol le dictateur, lequel fut proprement lynché dans les minutes qui suivirent.

C'en était fini !  D'aucuns purent s'écrier, soit en s'en réjouissant, soit en le regrettant : "la vérité ne sortira pas nue du puits".

Plus tard, chacun donna libre cours à ses explications et supputations sur les raisons de la campagne.

- Sarkozy et ses lieutenants, s'obstinèrent (et cela continue) à proclamer la pureté des motivations initialement annoncées, à savoir la nécessité de mettre fin aux souffrances d'une population terrorisée par un dictateur impitoyable.

- BHL aurait déclaré à une convention du CRIF: "C'est en tant que juif que j'ai participé à cette aventure politique, que j'ai contribué à définir des fronts militants, que j'ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques".[...] "Je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été juif"

- MEDIAPART enfin s'interroge toujours sur "la piste de l'argent libyen" qui aurait servi à financer certaine campagne.

Mais au-delà de ces supputations, reçues par les uns comme des vérités premières et par les autres comme de scandaleuses et grossières assertions, contentons nous de constater que la Libye s'enlise dans le chaos, qu'elle est devenue un indescriptible bourbier, et in fine un territoire où l'État islamique donne libre cours à ses visées expansionnistes et à ses terribles exactions.

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P.S : A chacun sa campagne historique et sa médiatisation hystérique.

Après celle de Sarkozy-Bey Hachel en Libye, " u zinu", en toute équité consacrera à  celle de Fabius-Hollande en Syrie, guère plus brillante, un "billet" circonstancié.

http://www.wmaker.net/u-zinu/

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