En Afrique, dans les villages, de nombreux professeurs comptent des classes d'une cinquantaine d'élèves, voire même beaucoup plus... et on entend un silence assourdissant. Les enfants sont respectueux et mesurent la chance de pouvoir aller à l'école.
Mon petit cousin de Guinée n'ayant pas eu de place à l'école à Siguiri se présenta tous les jours pour réclamer son admission. Il finit par être intégré à une école déjà en sureffectif. Il ne pouvait - ne devait - pas échouer.
En France, l'école est considérée comme un dû, un produit de consommation. La banalisation des relations humaines a contaminé l'éducation nationale. De mon expérience, j'ai été frappée par le manque de respect manifesté par de nombreux élèves : irrespect entre eux et envers les professeurs.
Aucun budget ne remplacera la carence sur le plan éthique. L'éducation au respect est un prérequis de tout apprentissage.
Penser que la relation maître-élève serait égalitaire est complètement démagogique.
Les enfants ont besoin de modèles dont ils puissent s'inspirer.
A cet égard, les professeurs doivent être exemplaires. En contrepartie, on peut exiger un respect total de ce sacerdoce qu'est l'enseignement.
Le manque de respect à l'égard des anciens, la grande souffrance de nos aînés souvent placés dans des mouroirs indique une société qui a oublié ses racines et ses valeurs.
La relation maître-disciple a été méthodiquement caricaturée, dénigrée et détruite, achevant ainsi de briser les canaux de transmission de la Connaissance.
La course effrénée à la performance et à la rentabilité a un prix énorme, celui de notre humanité.
L'individu reste seul face à un monde de plus en plus incompréhensible.