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La coalition mondiale publie une déclaration commune “l’illusion de la biomasse” rappelant que cette énergie n’est pas “bas carbone”, qu’elle menace la biodiversité et la résilience climatique de nos territoires, qu’elle porte atteinte aux droits des populations locales et menace la santé et le bien-être des personnes, tout en détournant les investissements des autres énergies moins impactantes et plus durables.
“Nous, organisations soussignées, pensons que lutter efficacement contre le changement climatique nécessite de dépasser la combustion de biomasse forestière. Nous appelons les gouvernements, les investisseurs, les entreprises et la société civile à éviter l'expansion de l’industrie de la biomasse forestière et à renoncer à son utilisation. Les subventions à l'énergie issue de la biomasse forestière doivent être supprimées. Protéger et restaurer les forêts du monde est une solution au changement climatique, les brûler ne l'est pas.“
Extrait de la déclaration commune
En Guyane, nous observons avec effroi les sécheresses en Amazonie, notamment chez notre voisin brésilien, où les criques et les lacs à sec, privent des centaines de milliers de personnes de pêche, d’électricité et d’eau potable. La canicule se fait ressentir jusqu’en Guyane où la chaleur brûlante est palpable au quotidien, comme samedi dernier où la température à Grand-Santi a été la plus chaude jamais enregistrée en Guyane avec 39,1°C.
Alors que l’effondrement climatique est à nos portes selon les mots du Secrétaire des Nations Unies, se préparent sur notre territoire des projets de centrales électriques qui reposent sur l’incinération de biomasse et qui vont participer à aggraver la situation déjà catastrophique.
Si le modèle de l’énergie tirée de la combustion de biomasse fut un temps vertueux en Guyane, en valorisant notamment les déchets de scierie, Maiouri Nature s’oppose à un développement industriel incompatible avec la réalité sociale et écologique de notre territoire. Malgré une précédente victoire face à l’actuel Président de la Collectivité Territoriale de Guyane en 2020, nous constatons que le gouvernement français, la CTG et des industriels privés de ce secteur lucratif et subventionné comme Voltalia ou IDEX, persistent et s'organisent pour développer à grande échelle la production de biomasse dans un modèle énergétique non durable et menaçant directement la forêt amazonienne de Guyane.

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Actuellement la Guyane possède déjà quatre centrales brûlant du bois guyanais et la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE) de Guyane vise à en quadrupler la production dans les 7 ans à venir. La biomasse industrielle deviendrait ainsi un des premiers secteurs énergétiques prétendument renouvelable pour mettre la Guyane sur le chemin de l’autonomie électrique.
Pour atteindre les objectifs de la PPE il faudra donc brûler le quadruple de bois, soit pas loin de 700 000 tonnes par an. Pour ce faire, la CTG, divers services et agences de l’Etat (ADEME, ONF) et les industriels du bois cherchent à développer des plantations énergétiques. Le concept ? Raser des milliers d’hectares de forêts pour les remplacer par des cultures de plantes à brûler (canne-fibre, bambou, à l’image du projet Cann'Innov présenté en juin par les sociétés Guyane Forest Initiative et Energreen) ou encore des plantations d’arbres en monoculture, à l’image du projet MIA poussé par le Centre spatial Guyanais dont les besoins colossaux impliquent à eux seuls la construction de deux nouveaux incinérateurs de biomasse.
Dans un reportage diffusé sur Radio France International, on découvre l'état d'esprit déconcertant de la nouvelle directrice du Développement Durable du CNES qui semble tout ignorer des capacités du mix énergétique de la Guyane, comme le trahissent ses propos caricaturaux sur les alternatives qui s'offrent aux guyanais : soit brûler la forêt amazonienne soit « faire pédaler les gens ». Sachant qu’un salarié du CSG produit en moyenne 149 tonnes de Co2 -soit plus de quinze fois plus que la moyenne nationale- comme le rappelle le député D. Rimane,, cette vision du développement de la Guyane est proprement injuste socialement et incompatible avec la protection de notre territoire.
En abattant ces dizaines de milliers d’arbres, ces projets de biomasse industrielle vont relâcher des quantités phénoménales de gaz à effet de serre, accélérant le dérèglement climatique et mettant encore à mal notre forêt, seul rempart face à l’effondrement biologique de notre territoire.
Alors qu’un futur projet de décret prévoit une prédation de 15% des surfaces agricoles utiles pour les cultures énergétiques, ce seraient 5 460 hectares qui seraient d'emblée concernés selon le recensement agricole de 2020. Un chiffre qui pourrait augmenter au vu des objectifs annoncés. A titre de comparaison en France métropolitaine, c'est 3% de cette surface agricole qui est consacrée aux agrocarburants de première génération, et l’impact est déjà flagrant : déforestation, disparition de cultures vivrières, augmentation des prix des denrées alimentaires… mais aussi augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

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Ce modèle d’agriculture en climat tropical humide est une potentielle bombe à retardement sanitaire et écologique comme c’est le cas au Brésil avec les cultures d’agro-carburants.
Pour les industriels, la rentabilité est assurée. En effet :
- en s’accaparant des massifs forestiers, ils vont piller une richesse naturelle qui s’est constituée gratuitement sur des centaines voire des milliers d’années,
- ils ont obtenu par un lobbying européen intense, une dérogation permettant à la Guyane de pouvoir bénéficier d’aides d’états sans avoir à respecter les normes environnementales censées protéger la forêt, la biodiversité et les sols.
IL N’Y A RIEN DE VERT, NI DE DURABLE, NI DE RENOUVELABLE DANS LA BIOMASSE INDUSTRIELLE.
C’est pourquoi, en cette Journée Internationale contre la biomasse industrielle, Maïouri Nature Guyane demande un moratoire sur la construction et l’extension de toute nouvelle centrale d’incinération de la biomasse et réaffirme que les forêts jouent un rôle important dans la lutte contre le changement climatique et contribuent à un avenir sain, équitable et durable pour toutes les formes de vie sur Terre. Brûler le bois des forêts pour produire de l'énergie à grande échelle ne peut faire partie de cet avenir. Nous devons au contraire protéger et restaurer les milieux naturels, ce qui permettra de réduire les émissions et d'éliminer le dioxyde de carbone atmosphérique tout en favorisant la biodiversité, la résilience et le bien-être pour l’avenir.
Pour en savoir plus :
Le dossier Biomasse industrielle en Guyane de Maiouri Nature :
https://sites.google.com/site/maiourinature/fusee-bio
www.facebook.com/maiourinatureguyane
https://twitter.com/Maiourinature
#BigBadBiomass #CutCarbonNotForests #ForestsAreNotFuel
Contact : maiouri.nature@gmail.com

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