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Billet de blog 23 août 2015

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Papillon, quand tu nous tiens...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De tous temps, le flux des espèces se régule par nature. Si un animal tend à être en surnombre malgré ses éventuels dangers ou prédateurs, il arrive même qu'il le réduise par lui-même. Les lions mâles tuent leurs petits, les araignées se mangent entre elles. Et l'humain est également une partie de la Nature. 

Il est vrai aussi que, depuis que la philosophie existe en tout cas, les penseurs arrivent régulièrement aux mêmes conclusions, répètent les mêmes peurs, élaborent les mêmes réflexions sociétales. N'importe quel débat - sur la jeunesse, sur la vieillesse, sur la mort, sur l'alimentation, sur la santé, sur la religion, sur tout ce qu'on veut - revient encore et encore, toujours comme s'il s'agissait de la première fois, comme s'il détenait une vérité révolutionnaire, comme si nous étions à l'aube d'une nouvelle ère. 

Mais... pour une fois, il se pourrait que quelque chose soit différent, désormais. Notre surnombre sur la planète et tous les excès que cela implique - technologie de pointe allant des jouets aux armes, pollutions de toutes sortes, pillage des ressources, sauvageries de masse - tendrait peut-être pour la première fois de l'Histoire à changer la donne. Est-ce que l'effet pervers du profit s'équilibrerait encore avec le bon sens des plus modérés? 

Alors prenons du recul. Imaginons que nous ne sommes plus terriens, mais des consciences venues de l'extérieur. Survolons bien cette histoire qu'est celle des humains. Et arrêtons-nous sur aujourd'hui: dangers nucléaires de toutes parts, groupes d'une violence extrême doués de puissances incontrôlables, le tout associé au pouvoir par l'argent (pourtant abstraction créée au départ pour pouvoir ajourner des échanges ou accumuler des valeurs pour un plus grand bien indivisible), à l'aliénation de populations entières basée sur des calculs quasi imaginaires et en tout cas subjectifs comme par exemple la bourse, sans parler des millions de solitudes qui cessent d'être des individus libres pour s'insérer dans cette masse nourricière de gros poissons, persuadés que nous sommes de ne pas le faire pour la plupart, tout en consommant ce qu'on veut nous vendre. 

Et supposons que tout soit relié, que finalement nous fassions bien tous partie de la même planète, malgré les apparences. Un soldat de Daech relié à un moine du Tibet relié à Jennifer Lopez reliée au SDF sous ma fenêtre relié à chaque animal, à chaque insecte, à chaque plante, à chaque minéral, à chaque particule. 

Je ne sais pas vous, mais à chaque fois qu'une information me rappelle en quoi ce monde se dégrade, mon instinct de survie me dicte de faire de mon mieux contre mon propre individualisme, de partager autour de moi, de consommer éthique et le minimum, de prendre soin de moi, de réaliser mes rêves, de ne pas perdre une seconde sans vivre vraiment. Au cas où l'effet papillon saurait sauver les humains d'eux-mêmes.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.