"De la violence dans les communautés Emmaüs." par PINO SINI
Le principal support de toute forme de violence dans les communautés Emmaüs , c' est le statut OACAS .
Privés de tous leurs droits , les compagnons subissent souvent l' autorité abusive des responsables et de leurs adjoints , entre eux , ils créent leurs propres règles qui ont peu ou rien à voir avec la charte Emmaüs. Une des raisons qui m' aura fait quitter le mouvement c' est que en définitive tout se base sur le rapport de forces , la pression ou l' intimidation et rien sur l' adhésion et le consenti . C' est simple , on est dans les clous où on va dehors et pour des gens qui ne veulent pas s' emmerder avec des considérations portant ombrage à leur statut privilégié ou à leurs petites affaires c' est très facile de se debarrasser de ceux considérés comme récalcitrants . L' " équilibre " se maintient par la peur , la peur de se faire virer d' un instant sur. l' autre et pour ce , bien souvent , nul besoin de raison sérieuse . Nulle justification à fournir . Dans ce cas , le compagnon , il fait son sac et s' en va car si il s' agite, le responsable peut en venir à être brutal ou , je l' ai vu , appeler la police ou les gendarmes.
Je me permets une histoire parmis tant d' autres pour illustrer le propos .
A Narbonne , j' ai vu un adjoint fédéral qui empestait l' alcool fouiller la chambre d' un compagnon espagnol d' une soixantaine d' années qui lui , ne buvait que de l' eau ou du lait . Cet adjoint était une espèce de malabar boiteux , méchant comme la gale , personne n' ignorait ses affinités avec le Front National . Ce soir là, il s' en est pris à Ricardo car il savait à qui il causait , ce vieux bonhomme gentil discret et bosseur c' était la cible idéale pour le salaud qui fouillait sa chambre avec la morgue du milicien . Dans le couloir sinistre sur lequel donnaient les chambres , personne n' osait bouger ou dire quoi que ce soit . Pour moi , la compassion pour le camarade elle a été plus forte que la crainte de l' exclusion . Je me suis interposé et il a levé sa canne pour me menacer . Je me souviens très bien de son regard exorbité et mauvais , de sa trogne toute rouge . Et je me souviens aussi de lui avoir dit :
- Vas y , tape moi avec ta canne , mais tape fort enfant de putain car si je me relève ta canne je vais te la mettre dans le cul .....
C' était un adjoint fédéral, il s' appelait Guy et il a semblé tout désemparé , ça n' était qu' un ivrogne qui s' en prenait à un brave type dont la seule. " faute " à ses yeux de brute raciste était de ne pas être français. Il s' est barré en maugréant des menaces . Ricardo m' a remercié et ensuite , sans un mot il a fait son sac et il est parti dans la nuit . Le lendemain, je suis allé voir la responsable pour lui exprimer mon indignation, elle a tenté de minimiser ce qui était inutile car moi aussi j' avais décidé de m' en aller . Cette responsable , embauchée sous contrat local , j' ai réussi à la faire virer .
L' adjoint est toujours en place .
C' est un exemple parmis tant d' autres et il me faudrait beaucoup de temps pour raconter tout ce dont je fus témoin en six ans . Des violences extrêmes j' en ai vu dans chaque communauté, c' est allé jusqu' à des coups de couteau sur un handicapé ou des bagarres terribles à coups de batte de base ball.
Ces situation sont générées par le fait que si elles sont dans tous les cas des lieux de travail , les communautés Emmaüs sont rarement des lieux de vie .
Au delà de 18 heures , chaque porte fermée peut cacher la solitude , la souffrance ou de graves dérives .
On peut être viré avec ou sans raison , il suffit de déplaire ou d' avoir une grande gueule .
Le manque de statut des compagnons donne tous les droits à ceux qui règnent bien plus souvent par la division que par la cohésion. Un groupe cohérent ça peut être dangereux car si les compagnons pouvaient se fédérer et faire face ça changerait la donne .
La plus grande des violences qui soit faite est de deshumaniser ceux qui se confient aux communautés , les soumettre , les rendre serviles en leur faisant croire qu' ils sont utiles . Un qui dégage et le jour même un autre se présentera, les révoltes sont rares et durement réprimées.
Pour changer les choses , il faut abroger le statut OACAS car le jour où les compagnons auront des droits pareils à ceux de tous les travailleurs , des droits définis par la loi et non par des règlements intérieurs à géométrie variable , ce jour là les comportements commenceront à évoluer car un individu protégé ne manquera pas de s' impliquer pour servir et s' approprier son propre devenir .
Les compagnons ne doivent plus se laisser enfumer , la solution elle n' est pas dans l' évolution mais dans l' abrogation du statut OACAS Pour un statut de droit commun .
S' il vous plaît ......soyez solidaires des compagnes et des compagnons. PARTAGEZ .
MERCI
Pino Sini.
PER L’ABROGAZIONE DELLO STATUTO OACAS.
La violenza nelle comunità Emmaüs.
Il supporto principale di ogni forma di violenza nelle comunità Emmaüs, è lo statuto OACAS.
Il fatto che i comunitari siano privi di ogni diritto, spesso fa sì che i responsabili ed i loro vice facciano abuso di autorità e creino le loro proprie regole che hanno poco o niente a che fare con la carta Emmaüs. Una delle ragioni per cui ho abbandonato il movimento è che alla fine tutto si basa su un rapporto di forza, di pressione o di intimidazione e niente sull’adesione e sul consenso. Semplice, o si sta sui chiodi o si va fuori e per la gente che non si vuole rompere le scatole con delle considerazioni che danneggino il oro statuto privilegiato o i loro piccoli affari, è molto facile fare fuori i ‘’recalcitranti’’. L’’’equilibrio’’ si mantiene per la paura, la paura di farsi licenziare da un momento all’altro, spesso senza alcun motivo valido. Nessuna giustificazione da dare. In tale caso, il compagno prepara lo zaino e se ne va poiché se reagisce, il responsabile potrebbe diventare brutale oppure, e l’ ho visto, chiamare la polizia o i gendarmi.
Mi permetto di narrare questa storia tra tante altre per illustrare il fatto.
A Narbona, ho visto un federale aggiunto puzzolente di alcool che frugava la camera di un compagno spagnolo di circa sessant’anni; quest’ultimo beveva solamente acqua o latte. Il federale era una specie di bestione zoppo, molto aggressivo, nessuno ignorava le sue affinità con il ‘’Front National’’ . Quella sera, se l’era presa con Ricardo poiché sapeva con chi aveva a che fare; quell’ ometto anziano, gentile, riservato e lavoratore era il bersaglio perfetto per quello stronzo che frugava la sua camera con la sua ghigna di miliziano. Nel tetro corridoio che dava sulle camere, nessuno osava muoversi o parlare. Per quanto mi riguarda, la compassione che ho provato nei confronti del compagno è stata più forte della paura di essere escluso. Mi sono messo in mezzo e ha alzato il bastone per minacciarmi. Ricordo molto bene il suo sguardo
- Su, picchiami con il tuo bastone, ma picchiami forte, cazzo, perché se mi rialzo, quel bastone te lo ficco nel culo…..
Il nome di quel federale aggiunto era Guy, e sembrava confuso; era un ubriacone che ce l’aveva con un poveraccio la cui unica ‘’colpa’’ secondo questo razzista violento era quella di non essere francese. Poi se la svignò mugolando minacce. Ricardo mi ringraziò e , senza una parola, preparò il suo zaino e se ne andò nella notte. L’indomani, mi recai dalla responsabile per esprimere tutta la mia indignazione; tentò di sminuire la faccenda, cosa inutile poiché anch’io decisi di andarmene. Riuscii a far licenziare quella responsabile che era stata assunta con un contratto locale. Il vice invece c’è sempre.
Questo è un esempio fra tanti altri e mi ci vorrebbe tanto tempo per raccontare tutto ciò di cui sono stato testimone in sei anni. Violenze estreme ne ho viste in ogni comunità, fino ad assistere a scene con coltellate su un disabile o a delle risse terribili con mazze da baseball.
Queste situazioni sono generate dal fatto che in tutti i casi in cui vi sono ambienti di lavoro, raramente le comunità Emmaüs sono dei luoghi vivibili.
Dopo le 18:00, dietro ogni porta chiusa può nascondere la solitudine, la sofferenza, persino derive anche gravi.
Un comunitario può essere cacciato con o senza motivo, basti non piacere a qualcuno o parlare troppo. Per la mancanza di uno statuto dei comunitari, tutti i diritti vanno a coloro che regnano il più delle volte nella divisione piuttosto che nella coesione. Un gruppo coeso potrebbe essere pericoloso poiché se i comunitari potessero unirsi e reagire la faccenda cambierebbe volto.
La peggiore tra le violenze è quella di disumanizzare coloro che si affidano in una comunità, di porli in una situazione di sottomissione, di schiavizzarli facendo credere loro di essere utili. Quando uno va via, un altro arriva lo stesso giorno; le rivolte sono rare e vengono duramente represse.
Affinché le cose cambiassero, bisognerebbe abrogare lo statuto OACAS poiché il giorno in cui i comunitari avranno diritti al pari di tutti i lavoratori, dei diritti delineati dalla legge e non da regolamenti interni a geometria variabile, quel giorno i comportamenti comincerebbero ad evolversi perché un individuo protetto si impegnerà per servire e per appropriarsi del proprio divenire.
I compagni non devono più lasciarsi ingannare, la soluzione non sta nell’evolversi ma nell’abrogazione dello statuto OACAS. Per lo statuto di un diritto comune.
Per favore…… siate solidali nei confronti delle compagne e dei compagni. CONDIVIDETE. GRAZIE.’’
Pino Sini