Qu'est-ce qu'ils sont drôles, les perroquets monotones de la théorie des deux-extrêmes-qui-se-rejoignent, des deux-totalitarismes-du-siècle, et cetera, et cetera, quand ils se retrouvent, soudain, par un éphémère concours de circonstances – et, in fine, par la dialectique des temps –, face à leur propre bordel sémantique. Ceux-là même qui, dans le cas d'un duel rouge contre brun, camp contre camp, classe contre classe, auraient sorti leurs meilleures paroles sibyllines, murmurées derrière leurs éventails discursifs les plus épais afin d'éviter, justement, de se prononcer, s'offusquent aujourd'hui que l'on puisse mettre dos à dos le totalitarisme nationaliste et suprémaciste avec celui de la Banque, de la dévastation du Tiers-monde, de la haine assumée des pauvres, de l'alliance géopolitique avec les théocraties du Golfe. Et qu'est-ce qu'ils sont mécontents, dis-donc qu'est-ce qu'ils s'énervent, quand on leur fait goûter, ne serait-ce que pour quarante-huit heures, au sirop qu'ils sécrètent pourtant en permanence : non, on n'a pas à choisir entre les causes et les effets du fascisme.
Billet de blog 25 avr. 2017
Les deux extrêmes
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.