Posons en préambule que ce qu’il se passe à Gaza est une abomination. Des dizaines de milliers de civils innocents sont massacrés ou livrés à la famine. Peu importent les mots. Génocide ou non, il s’agit d’un carnage, d’un massacre, d’une élimination, d’un anéantissement. On a du mal à comprendre comment la communauté internationale peut se trouver incapable de faire cesser une telle horreur.
Il faut malgré tout s’attacher à utiliser correctement les mots. On nous parle régulièrement de l’enclave de Gaza. Une enclave est un territoire complètement entouré par un autre territoire, sans accès direct à la mer. Ce mot dérive du verbe enclaver, lui-même issu du latin inclavare, « fermé avec une clé ». Le monde compte trois enclaves et pas une de plus :
- Le Lesotho, en Afrique australe, complètement entouré par l'Afrique du Sud.
- Le Vatican, en Italie, cité-État enclavée dans la ville de Rome.
- San Marin, en Italie, cité-État dans la région de l'Émilie-Romagne.
Nonobstant les dires de trop d’incultes, Gaza n’est pas une enclave. Délimité par deux frontières avec Israël et une troisième avec l’Égypte, ce territoire a un accès direct à la mer Méditerranée :
- Sous mandat britannique jusqu’en 1948, il a ensuite été administré par l’Égypte.
- En 1967, après la guerre des Six Jours, il a été occupé par Israël.
- En 2005, Israël a démantelé 21 colonies implantées illégalement à Gaza et en a retiré ses forces armées.
- En 2007, le Hamas a pris le contrôle de Gaza. Des groupes palestiniens ont alors lancé depuis Gaza des roquettes sur des villes israéliennes voisines et jusqu’à Tel Aviv et Jérusalem.
Israël a imposé un blocus très strict, interdisant aussi tout accès maritime. Pour des raisons humanitaires, mais à des très rares exceptions, il l'a entrouvert. Il a ainsi permis à des membres de familles de dirigeants du Hamas d'aller se faire soigner chez lui. En particulier, la mère d'Ismaël Haniyeh, chef du Hamas, a été autorisée à franchir la frontière. Soulignons que le verrouillage de Gaza n’a pu être effectif sans la participation de l’ l’Égypte qui ferme avec Israël la frontière de Rafah. Répondant à de nouvelles attaques du Hamas, Israël a mené plusieurs opérations militaires :
- Plomb durci, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009.
- Pilier de défense, commencée en novembre 2012 suite à l'assassinat d'Ahmed Jabari, chef du Hamas.
- Frontière protectrice, déclenchée en juillet 2014 en représaille après l'enlèvement et le meurtre de trois adolescents israéliens en Cisjordanie occupée.
- Des frappes aériennes et des incursions terrestres, en mai 2021.
Suite au massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas, le gouvernement israélien, en proie à une folie meurtrière, assassine par dizaines de milliers des Gazaouis innocents.