Voiture bélier

Au Moyen-âge, on appelait bélier une poutre en bois, armée à son extrémité d’une tête de bélier en airain, employée pour renverser les murailles des places assiégées. Par analogie, on désigne ainsi aujourd’hui une machine servant à enfoncer des pieux ou un outil employé par les forces de l’ordre pour enfoncer une porte. De même, nos journalistes appellent voiture bélier un véhicule utilisé par des malfrats pour abattre un mur ou une porte et briser portes et devantures afin de piller banques et boutiques. Mais ils se laissent aller à qualifier ainsi la voiture employée par quelque terroriste pour franchir les obstacles protégeant des points de l’espace public et venir renverser et écraser des passants. Il est impropre d’appeler ainsi le véhicule avec lequel un islamiste a assassiné quinze personnes à Magdebourg.

S’il est possible à un communicant de maltraiter de la sorte notre langue, il est navrant de voir toute une profession communier dans cet exercice. À sa décharge, on peut supposer qu’elle ne fasse là que s’inspirer de la dépêche d'une certaine agence de presse dont le nom comporte la mention France.