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Billet de blog 3 juillet 2024

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Réserver certains postes aux citoyens français

Comme le Président Nicolas Sarkozy en son temps, Jordan Bardella distingue parmi les citoyens français des personnes d'origine étrangère.

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Le lundi 24 juin 2024, Jordan Bardella a déclaré que, pour « lutter contre les ingérences étrangères, certains postes de l'État seront réservés aux citoyens français et aux nationaux français ». Cette déclaration péremptoire appelle tout d’abord  une précision : quelle distinction cet aspirant au poste de Premier ministre fait-il entre citoyen et national ? Il a peut-être employé le mot national parce que ce terme évoque l’adjectif qualifiant le parti anciennement dénommé front dont, bien qu’il s’en défende, il est l’héritier. Mais surtout, il aurait dû au préalable consulter le premier article de notre Constitution : « La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales » ? Abandonnant toute réserve, il a pu être agacé par ce mot égal.

Il n’est hélas pas le premier à méconnaitre la Constitution de la République française :  le vendredi 30 juillet 2010, à Grenoble, le Président Sarkozy avait déclaré :  « La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique ». Avec ce troublant : «  d'origine étrangère », le Président Sarkozy avait transgressé la Constitution dont il était le gardien. En effet, l’article premier de ce texte fondateur de notre République lui avait vraisemblablement  échappé : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ». Il lui faut se  féliciter de ce que nul n’eût alors entamé une procédure de destitution d’un Président coupable d’avoir failli à son rôle de protecteur de la Constitution

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