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Billet de blog 5 juin 2022

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Laisser le hasard conduire les destinées de la Nation

Le Président Macron propose d'instaurer un Conseil National de la Refondation avec des membres choisis au hasard, à défaut peut-être de par hasard. Pour quérir des voix, il se rend à Marseille plutôt que d'aller en Normandie honorer les derniers survivants des vétérans américains qui ont libéré la France.

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Toujours soucieux d’étendre un pouvoir déjà fort conséquent, notre Président s’ingénie à mettre en place des cénacles destinés à restreindre la liberté de nos assemblées constitutionnelles. Il avait déjà en 2019 instauré une Convention citoyenne pour le climat pour ensuite, manquant une nouvelle fois à sa parole, se permettre de filtrer les propositions des conventionnels avant de les soumettre au Parlement. De plus, vous avez sans doute constaté que la plus insignifiante des loteries populaires procède au tirage au sort de ses gagnants en présence d’un huissier de justice. J’ignore dans quelles conditions s’effectuerait la sélection de ces nouveaux représentants du Peuple mais il me semble qu’il serait plus respectueux d’au moins l’en informer.

Emmanuel Macron a ce 4 janvier 2022 convoqué la Presse Quotidienne Régionale pour informer le peuple de son projet de Conseil National de la Refondation, invoquant ainsi implicitement le parrainage du Conseil National de la Résistance, comme s’il était imaginable de comparer ces deux instances. Ce dernier terme combatif signifierait-il que, plutôt que des adversaires, notre pays recèle désormais en son sein un ennemi intérieur ? Et, puisqu’en ces jours de début juin, le débarquement de 1944 redevient d’actualité, comment qualifier la désinvolture d’un Président toujours prompt à se référer à un passé que, comme l’immense majorité des Français, il n’a pas connu. Le voilà donc à Marseille, parti quérir des voix, plutôt que de se rendre en Normandie pour, peut-être une des dernières fois, témoigner notre reconnaissance à des vétérans américains quasi centenaires qui ont libéré notre pays.

Je clos ce billet un rien acide en posant une question : si, pour réduire la distance entre l’État et les citoyens, la meilleure solution serait de s’en remettre au hasard, qu’attend-t-on donc pour choisir ainsi le Président de la République ?

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