En avril 2017, Emmanuel Macon, candidat à la Présidence de la République, déclarait : « Le principal danger pour la démocratie est la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques ». La composition de son gouvernement confirme l'inanité de telles déclarations.
Médiapart vient de mettre à jour un article d’avril 2022 dans lequel il dénombrait une quarantaine de tels manquements à la probité. Cette mise à jour est disponible à l’adresse suivante : https://t.co/0EnOM6e5oL
La France est un pays où l’on est indéfectiblement attaché à la présomption d’innocence. On oublie simplement que la présomption d’innocence suppose qu’existe auparavant une suspicion de culpabilité. Comme chacun d’entre nous, je ne suis pas le meilleur juge de ma conduite mais j’ai la faiblesse de penser qu’il n’est guère possible de me suspecter d’avoir commis quelque infraction, pas même en conduisant un véhicule : je me félicite de ne plus posséder d’automobile depuis quarante ans.
Dans la liste établie par Médiapart, que l’on ne peut soupçonner de bienveillance à l’égard de nos gouvernants, je ne relèverais qu’une seule information. Je la considère comme absolument ahurissante et vous la livre ici : « Le Ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, renvoyé devant la Cour de justice de la République pour « prise illégale d’intérêts », a été relaxé : la Cour a estimé que, si le délit était matériellement constitué, le ministre n’avait pas l’intention de le commettre ».
L’intelligence artificielle nous permettrait-elle désormais de connaître et surtout de prouver l’intention d’une personne ? Cette défense retenue par la Cour me semble au même niveau que celle exprimée par un mioche pris en faute qui dit : « J’l’ai pas fait exprès ». Comment donc, toute intention niée, le délit ne serait pas constitué ? Des toges auraient-elles reçu le don de divination ?