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Billet de blog 13 septembre 2023

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Analyse d'un calembour

Le calembour resKahnpée est forgé par l’inclusion du nom Kahn, patronyme souvent porté par des Juifs, dans le participe passé rescapé, lequel peut évoquer le cas de ceux qui avaient échappé à la persécution nazie. Ce que l’auteur du commentaire auquel je réponds ici qualifie de circonvolutions n’est autre que, entre autres, le rappel du sens des mots juif, arabe et race.

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Analyse d’un calembour

Fin août, j’avais publié un billet dans lequel je considérais le tweet de Monsieur Médine Zaouiche comme antisémite. Ce billet m’avait valu un commentaire au ton légèrement sarcastique dont je reprends ici la conclusion :

« Disons que VOUS jugez ce tweet comme étant « antisémite » avec toutes les circonvolutions sémantiques, étymologiques et historiques que vous avez cru bon de compiler pour étayer votre sentence.».

Le tweet incriminé reposant sur un calembour, j’ai décidé de répondre à ce commentaire avec ce nouveau billet  dans lequel  j’analyse  ce calembour.

Le calembour resKahnpée n’a très vraisemblablement pas été produit par inadvertance et il me semble plutôt avoir été forgé après une réflexion. Il résulte de l’insertion dans le mot rescapée du nom de Kahn. Il est rendu possible par la syllabe ca, présente tout autant dans le mot rescapée que dans le nom Kahn. Si l’on peut supposer que le choix de ce patronyme indique une intention de désigner Rachel Kahn comme juive, on a du mal à comprendre ce que le mot rescapé vient faire ici. Rachel n’est rescapée de rien. Si des membres de sa famille ont été victimes de la barbarie nazie, elle-même, de par son âge, ne pouvait l’être. Cette expression démontre que son créateur est bien averti du fait qu’être juif vous expose à de la persécution. Elle témoigne de son adhésion à la théorie nazie : la judéité se transmet par des gènes. Une telle imbécillité est selon moi le fondement du racisme. J’ai peine à voir là-dedans, plutôt que la manifestation d’une pensée soigneusement élaborée, quelque chose d’accidentel.

Une excuse ne vaut pas absolution. Si, par maladresse, je blesse quelqu’un, je pourrais bien me confondre en excuses, cela ne changera rien à la situation : le mal est fait et entraîne des conséquences qu’aucune explication ne fera disparaître.

Sans développer un nouvel argumentaire, je me limite à extraire maintenant de mon billet « Un  tweet jugé antisémite » les quatre phrases suivantes :

  • Un Juif est un individu de confession ou, tout au moins, d’origine juive.
  • Arabe n’est rien d’autre qu’une origine géographique non protégée.
  • Le mot race nie l’existence d’une espèce humaine unique dont tous les membres seraient égaux mais présenteraient des caractéristiques différentes déterminées par les seules lois de la génétique.
  • Il y a 80 ans à peine des criminels ont failli réussir leur entreprise, massacrant des millions d’êtres humains, comme s’il agissait d’autant de cafards à détruire.

et les rapproche de la conclusion du commentaire suscité par ce billet :

« Disons que VOUS jugez ce tweet comme étant « antisémite » avec toutes les circonvolutions sémantiques, étymologiques et historiques que vous avez cru bon de compiler pour étayer votre sentence. »

J’ai énoncé ci-dessus des réalités irréfragables et je ne parviens pas à comprendre comment il est possible de les présenter comme des circonvolutions.

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