Jean-Michel Blanquer a dirigé l’Éducation nationale pendant cinq ans, de 2017 à 2022. Après un séjour de quatorze mois de Pape Ndiaye, de mai 2022 à juillet 2023, on a constaté une valse des ministres : en août 2023, Emmanuel Macron a nommé Gabriel Attal ministre de l’Éducation nationale, déclarant faire de l'école sa priorité. Six mois plus tard, Attal est remplacé par Amélie Oudéa Castéra qui, au bout de quatre semaines, cède son poste à Nicole Belloubet. Celle-ci est restée en place huit mois, de février jusqu’à septembre 2024, pour abandonner alors la rue de Grenelle à Anne Genetet. Donc, en deux ans, six ministres de l’Éducation !
Le 4 septembre 2023, jour de rentrée, une journaliste interrogeait sur France Info un conseiller de Paris. Évoquant la diminution du nombre d’élèves due à la baisse de la natalité et au nombre croissant de Parisiens quittant la capitale, il déclarait : « On a dû fermer des classes ». Maladresse d’expression des plus graves : on n’a pas dû fermer des classes, on a pris la décision d‘en fermer. Il est évident que, face à une classe avec un nombre d’élèves réduit, un professeur peut mieux prendre en charge ceux qui méritent davantage d’attention.
Le rectorat de l’Académie de Paris vient d’annoncer, pour la rentrée 2025, la suppression de soixante et une classes de maternelle et de cent trente-sept classes d’enseignement primaire. On frémit en pensant à ce qui aurait pu arriver si l’Éducation nationale n’était pas venue rejoindre le domaine réservé du Président de la République.