Depuis l’origine, les États ont été délimités soit par des mariages entre souverains, soit par des guerres, voire, parfois, par des traités. Près de nous, ce sont les guerres napoléoniennes, la Grande Guerre et la deuxième guerre mondiale qui ont établi les frontières en Europe occidentale et en Europe orientale.
Rappel historique
Aux temps bibliques, les Hébreux ont conquis la terre de Canaan : l’ancien testament nous conte au verset 8 du livre de Josué la prise de la ville d’Aï : « Lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants d’Aï … ». Après la destruction en 70 après JC du second temple de Jérusalem, des Juifs ont émigré en Europe mais, depuis, la Palestine a sans interruption abrité des Palestiniens juifs. Une des douze tributs d’Israël est Juda et, étrangement, une région de Palestine s’appelle Judée. À la fin du XIXème siècle, les massacres commis en Russie et en Europe de l’Est ont décidé des millions de Juifs à émigrer, en particulier, en Palestine. N’oublions pas non plus que, déjà en 1841, les autorités ottomanes avaient reconnu le grand-rabbinat de Jérusalem comme Hakham Bachi. En 1917, l’empire ottoman a été démembré. L’empire britannique avait alors constitué cinq bataillons de volontaires juifs dont 30% auraient été issus de Palestine. En novembre 1917, Arthur Balfour, Foreign Secretary britannique, a adressé à Lord Lionel Walter Rotschild une lettre ouverte. Le Royaume-Uni s’y déclarait favorable à l'établissement en Palestine de « un foyer national pour le peuple juif ». En juin 1918, la légion juive a été engagée contre les forces de l'Empire ottoman soutenu par l'Allemagne.
Le 29 novembre 1947, par sa résolution 181, l’Assemblée générale de l'ONU a approuvé un plan qui prévoyait la partition de la Palestine sous mandat britannique en trois entités. Le 14 mai 1948, David Ben Gourion a proclamé l’établissement d’un État juif, l’État d'Israël. Le lendemain, les armées de cinq pays arabes voisins du nouvel État l’ont envahi. Fort alors de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens juifs, Israël a vaincu la coalition arabe. Craignant pour leur vie, 800.000 Palestiniens ont fui et se sont réfugiés dans les pays voisins. Soixante-quinze ans plus tard, ils demeurent parqués dans des camps, y survivant dans des conditions inhumaines. Pour ce qui est de Gaza, ce territoire de 360 km² administré en 1948 par l’Égypte comptait alors 330.000 habitants. Leurs descendants sont en 2023 au nombre de 2,3 millions. Leur sort est très différent de celui que des millions d’Arméniens, de Juifs, de Tutsis et de nombreux autres peuples connurent au XXème siècle.
Un État juif
Dès les premières années de notre ère, les Juifs d’Europe ont été persécutés. Auraient-ils alors commis des attentats dans leurs pays de résidence ? Après quelque vingt siècles et des millions de victimes, l’idée est née de les voir disposer d’un État qui constituerait pour eux un refuge et où ils pourraient se défendre. Comme rappelé précédemment, en 1917, les Britanniques se sont inscrits dans cette perspective. Dans le même esprit, en 1934, les Soviétiques avaient créé la région autonome juive du Birobidjan, à l’Extrême-Orient sibérien. Plus tard, en 1940, les Nazis avaient prévu de déporter des millions de Juifs à Madagascar. C’est la présence millénaire des Juifs en Palestine, à Sion, qui a fait choisir cette contrée comme le lieu où pouvait être créé un État juif. Le sionisme n’est rien d’autre qu’un fruit de l’antisémitisme.