Selon les croyants, c’est-à-dire ceux qui croient savoir, il existe un dieu créateur de l’univers. Il est tout-puissant, éternel, inaccessible. Innombrables sont ceux qui l’invoquent régulièrement : « pater noster, qui es in caelis », « avinou che bachamaïm », « notre père qui êtes aux cieux », etc. Jacques Prévert a ajouté insolemment : « Restez-y ! » Il semble bien que l’interpellé ait cédé à cette injonction. Ses fidèles le reconnaissent comme le père de toutes les créatures. Tout père aime ses enfants, subvient à leurs besoins, veille à leur éducation, aspirant à ce qu’ils jouissent d’une meilleure existence que lui-même. Qu’attend donc ce père éternel pour leur crier : « Cessez de vous entretuer en mon nom ! ».
Dieu ne tient pas de cadastre et ne fournit pas de titres de propriété. Les hommes habitent des territoires, les occupent. Leurs relations, loin d’être fraternelles, sont surtout régies par la force et la violence. Certains se sont appliqués à répandre leur foi. D’autres, et parfois les mêmes, ont pris la précaution d’exterminer leurs prédécesseurs. De plus sages ont tenté d’établir un droit international. Ils paraissent ne pas avoir réussi.
Pour ce qui est de la Palestine, des Juifs assurent qu’un être immanent leur a donné la Terre promise, ce pays où coulent le lait et le miel. Mais, comme la Bible nous l’enseigne, ils s’en sont en fait emparé. Des Palestiniens affirment de leur côté que ce modeste territoire appartient à eux seuls. Ils font erreur. Depuis plus de trois mille ans, des Juifs, même inférieurs en nombre, y ont vécu à côté d'eux, sous des empires successifs, ceux d’Égypte, d’Assyrie, de Babylone, de Perse, de Grèce, de Rome, de Byzance, des Croisés, des Musulmans et des Ottomans.
En 1947, une résolution de l’ONU a ordonné le partage de la Palestine, jusqu’alors sous mandat britannique, en trois États. Prenant fait et cause pour des Palestiniens arabes ainsi spoliés, cinq États du Moyen-Orient ont aussitôt attaqué un Israël nouveau-né. Ils ont été défaits. Comment ont-ils pu rejeter les décisions de la communauté internationale puis ensuite refuser le résultat des armes ?
Des siècles durant, avant et, hélas aussi, après les Palestiniens, des peuples ont été dépouillés de leur terre natale. Tous ont reconstruit leur vie ailleurs. Tous, sauf un ! Pourquoi ? Après la barbarie du 7 octobre 2024, la folie criminelle d’un gouvernement élu massacre des dizaines de milliers d’innocents. On en appelle au droit international. Celui-ci tiendrait-il la prise d’otages et l’exécution de certains d’entre eux comme des actions légitimes ?
Et si les ravisseurs des otages libéraient ceux qui sont encore en vie ?