À Amsterdam, dans la nuit de jeudi 7 à vendredi 8 novembre 2024, des violences ont éclaté après un match de football de la Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv. Cet événement a conduit à s’interroger sur la sécurité du match France-Israël prévu au stade de France à Saint-Denis le jeudi 14.
À partir du lundi 11, des journalistes, jamais à court de révérences, ont annoncé : « le Président Macron se déplacera jeudi au stade de France ». Ces courtisans seraient bien inspirés de s’aviser de ce qu’est un « déplacement ». Si l’un d’entre nous s’avise d’aller au stade de France pour assister à un match, il lui faut :
- Acheter un billet, ce qui peut être compliqué et parfois assez onéreux.
- Choisir entre plusieurs modes de déplacement : un transport en commun, susceptible d’être plutôt encombré, ou son propre véhicule, avec les difficultés de circulation et celle de trouver une place de stationnement.
- S’exposer au risque d’éventuelles échauffourées.
Il est parfaitement normal que, pour des raisons évidentes de sécurité, ces désagréments soient épargnés à notre Président dans l’exercice de ses fonctions. On peut toutefois remarquer qu’il bénéficie pour les accomplir d’un transport rapide et confortable et jouit aussi en tribune d’une place des plus excellentes. Son risque le plus prégnant est de se voir sifflé, hué, brocardé, insulté, raillé, injurié, que sais-je ! On ne peut nier qu’il s’agit là des conséquences de l’exercice tout autant narcissique qu’impuissant de son pouvoir. Mais un simple citoyen a moins de responsabilité dans les circonstances présentes que le chef de l’État.
Ajoutons que ce dernier doit effectuer souvent des voyages qui affectent lourdement son emploi du temps mais comportent des satisfactions qui ne le laissent guère indifférent : être reçu avec faste, côtoyer des dirigeants, voire un souverain, tel Mohamed VI, roi du Maroc, qui lui témoigne force marques d’amitié, passer des troupes en revue, présider des agapes agréables, escorté par son épouse, etc… On ne saurait comparer son sort à celui de quelque professionnel se déplaçant pour son entreprise.
Avis à tant de flagorneurs impénitents : le Président ne « fait pas le déplacement à » Saint-Denis, il « s’y rend ».