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Billet de blog 19 septembre 2023

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Twitter renommé X

Elon Musk a rebaptisé X son réseau social Twitter. Un changement de nom ne modifie guère la nature de l'entité en cause. Twitter fait d'une expression orale un écrit qui ne peut être effacé.

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Pendant une vingtaine d’années, l’auteur de ces lignes a habité dans un immeuble situé au 11 bis d’une rue. Sa plaque portait l’indication « 11 bis, anciennement 13 ». On peut supposer que, par cette nouvelle désignation, on ait voulu rassurer celui qui chercherait en vain le numéro 13 en lui signalant que le bâtiment en question n’avait pas été englouti par quelque glissement de terrain mais qu’il était désormais repéré par un numéro différent.  

Le nombre treize est censé porter malheur car il serait celui des convives de la Cène. Vendredi, venerdi, tire son nom de Vénus. Jésus a été crucifié  un vendredi et celui de la fête de Pâques est appelé Vendredi Saint. Pour conjurer l’effet maléfique accru par la juxtaposition du nombre treize et du nom vendredi, on a fait du vendredi 13 un jour de chance.

On peut comprendre cette volonté de protection, même s’il n’est pas certain que la disparition de ce nombre porteur de malheurs parvienne à abuser le sort. En particulier, serait-il  possible de conjurer le mauvais sort et, pour un immeuble, d’éviter toute catastrophe, après avoir avoué ingénument que le nombre fatal régnait toujours sur lui ?

Elon Musk a recouru au même genre d'artifice un renommant X son application Twitter. Plus singulier encore est son choix de la lettre X. À son insu sans doute, il souligne ainsi le fait que les sources de la plupart de ce qui est publié sur ce réseau sont le plus souvent mystérieuses. En réalité, rien n’a changé : on trouve toujours le même tissu d’inventions, de divagations, de délires, d’élucubrations, de mensonges, de bobards, forgés par des individus maléfiques dénués de scrupule.

Le tweet, c’est de l’écrit. Il permet à n’importe qui de s’adresser, sans intermédiaire, à la terre entière. Mais, si les paroles s’envolent, les écrits restent et, à la différence des premières, ne peuvent être ni effacés, ni répudiés. Il est possible de lancer un tweet sans réflexion préalable. On oublie alors que, avant d’embrayer la langue, il est indispensable de démarrer le cerveau.

Il est déplorable de constater que des hommes d’État, tels Trump ou Macron, ayant à leur disposition de multiples outils de communication, s’abaissent à recourir à Twitter, ce réseau dit social.

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