Malesherbes

Abonné·e de Mediapart

176 Billets

0 Édition

Billet de blog 19 octobre 2024

Malesherbes

Abonné·e de Mediapart

La carrière glorieuse du général Bugeaud

Au dix-neuvième siècle, on chantait "la casquette du père Bugeaud". Mais c'était oublier la brutalité de ce militaire.

Malesherbes

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Thomas Robert Bugeaud, né le 15 octobre 1784  fils de Jean-Ambroise Bugeaud, chevalier, seigneur de La Piconnerie, était général de l’armée impériale. Il fit la campagne d’Espagne et, en 1815, pendant les Cent-jours, fut promu Grand officier de la Légion d’honneur.

Gouverneur de la citadelle de Blaye, il eut la  garde de la duchesse de Berry, instigatrice d’une révolte vendéenne en 1832. Insulté deux ans après pour ce rôle par le député François-Charles Dulong, il le tua en duel.

Il reçut l'ordre de réprimer l'insurrection parisienne d’avril 1834 : « Il faut tout tuer. Amis, pas de quartier, soyez impitoyables ». Lors de l'attaque par l'armée d'une barricade rue Transnonain, un coup de feu parti d'une maison voisine blessa un officier. Ses soldats pénétrèrent dans la maison et y tuèrent douze habitants, ce qui valut à Bugeaud d’être stigmatisé comme « l'homme de la rue Transnonain ».

En 1836, il fut envoyé en Algérie pour écraser la révolte d’Abdel Kader. Nommé en 1840 gouverneur général de l'Algérie, il déclarait : «  Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, […] de jouir de leurs champs […]. Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes […] ou bien exterminez-les jusqu'au dernier » et aussi : « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Fumez-les à outrance comme des renards ».

Pratiquant une politique de terre brulée, ses troupes faisaient le vide devant elles, raflant les troupeaux, incendiant les villages et enfumant combattants et civils dans des grottes. Lorsque, à la Chambre des pairs, on apprit les « enfumades » des grottes du Dahra, le prince de la Moskowa, fils du maréchal Ney, interpella Bugeaud. À quoi le général répondit : « Et moi, je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment. »

Il  a été nommé en 1840 gouverneur général de l'Algérie. En  avril 1843, il fut fait Grand-croix de la Légion d’honneur puis, en juillet, Maréchal de France. Le Maroc aidant l’émir Abdel-Kader, son armée fut vaincue en 1844 sur l’oued Isly. On donna alors à Bugeaud le titre de duc d’Isly.

Au moment de la révolution de 1848, il reçut le commandement de l'armée, promettant d'en finir rapidement avec « cette canaille rebelle ». Victor Hugo nota dans ses carnets les paroles de Bugeaud rapportées par le marquis de Boissy : « Eussé-je devant moi cinquante mille femmes et enfants, je mitraillerais ».

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.