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Billet de blog 21 mai 2025

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Commentaire sur une commission d'enquête consacrée aux établissements scolaires

Le 14 mai 2025, une commission parlementaire des affaires culturelles consacrée aux violences dans les établissements scolaires a entendu François Bayrou.

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À l’ouverture de la séance, la Présidente de la Commission indique les règles de son déroulé, rappelant qu’il est imposé aux personnes convoquées de prêter serment, de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Elle précise ensuite ceci : « Concernant le déroulé de l’audition, notre échange prendra la forme de questions et de réponses. Je vous poserai une première question et donnerai la parole à Monsieur le rapporteur. Je vous invite donc, Monsieur le Premier ministre, à lever la main droite et dire « "je le jure" ».

Après avoir remercié le Premier ministre pour sa prestation de serment, Madame Keloua Hachi poursuit ainsi : « Comme pour l’ensemble de nos auditions, nous commencerons directement par l’exercice des questions et réponses, sans propos liminaire de votre part. Cependant, à la fin de l’audition, si vous avez à ajouter des éléments qui n’auraient pas été abordés pendant les échanges, vous pourrez le faire librement ».

Après cette introduction de la Présidente, François Bayrou prend la parole, déclarant : « Je vais essayer de préciser les choses » et commence ainsi « Tout d’abord, vous voulez m’interdire … ».  La Présidente l’interrompt alors. Bayrou réagit, disant : « Permettez-moi ... ».  La Présidente lui répond : « Je vais vous permettre. Je vous laisse terminer mais sachez que je n’ai pas interdit de propos liminaire, c’était une règle de la Commission d’enquête. Personne, aucun invité n’a eu de propos liminaire. C’était notre organisation ». François Bayrou reprend son exposé et se montre particulièrement offensif, accusant la commission de manquer d’objectivité.

Une large part du débat visait à établir si François Bayrou avait été au courant de la situation à Bétharram. On peut remarquer simplement que, s’il ne savait pas, il n’avait surtout guère cherché à savoir : alors qu’il était ministre de l’Éducation, de 1993 à 1997, il avait diligenté 38 inspections générales dans l’enseignement public et aucune dans l’enseignement privé. Suite à la plainte d’un parent d’élève, une inspection rectorale avait été réalisée en 1996 à Bétharram. Menée par un seul inspecteur le 12 avril, elle avait été conclue par un rapport daté du 15 avril, lequel ne relevait aucune anomalie.

Le rapporteur aurait pu demander à François Bayrou :

  • comment il justifiait une aussi considérable différence dans le nombre des inspections entre celles du public et celles du privé.
  • pourquoi cette unique enquête de 1996 avait été rectorale et non générale.
  • s’il ne lui apparaissait pas qu’elle eût été bâclée.

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